L’heure est au nettoyage aux Îles-de-la-Madeleine, au lendemain du passage du cyclone post-tropical qui a fouetté l’archipel avec ses vents de 100 à 132 km/h et ses vagues de six à huit mètres de hauteur.
• À lire aussi: Une «dévastation incroyable», déplore le premier ministre néo-écossais
• À lire aussi: Un enfant retrouvé après avoir passé la nuit dehors en Nouvelle-Écosse dans la foulée de l’ouragan Fiona
• À lire aussi: Tempête Fiona: le chef du PQ s’envolera pour les Îles-de-la-Madeleine
La bonne nouvelle, c’est que le tout nouvel ouvrage de protection de la route 199, qui s’étend sur une distance de 1,5 km dans le secteur de Pointe-aux-Loups, a tenu le coup. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) y a investi plus de 20 M$ pour construire une dune artificielle après que la berge ait reculé de 15 mètres, dans la foulée d’une série de violentes tempêtes, dont l’ouragan Dorian, survenues en 2019. Constitué d’un enrochement recouvert d’une recharge de sable, l’ouvrage a été végétalisé de 150 000 plants d’ammophiles, au cours de la dernière année, pour maintenir les sédiments en place.
«Au cours des dernières années, le ministère a fait des enrochements et des recharges de sable en divers endroits de l’archipel et à la suite de la tempête de la fin de semaine, on est content de voir que les ouvrages sont demeurés intacts, a dit le porte-parole du MTQ, Jean-Philippe Langlais. Ils ont eu l’effet escompté en contribuant grandement à la protection de la route 199, à Pointe-aux-Loups comme ailleurs sur l’archipel.»
HÉLÈNE FAUTEUX/AGENCE QMI
Le MTQ doit néanmoins procéder à certaines réparations, comme le remplacement de glissières et l’atténuation de cahot qui se sont formés sur le pont du Détroit, qui enjambe la lagune de Havre-aux-Maisons. «Il y a aussi des portions d’accotement qui ont été endommagées par les fortes vagues, a ajouté M. Langlais. Des actions seront entreprises pour les réparer rapidement au cours des prochains jours. On invite les usagers à ralentir dans ces secteurs-là.»
HÉLÈNE FAUTEUX/AGENCE QMI
Plus tristement, en plusieurs milieux dunaires du territoire, les inondations par les vagues et les trombes de pluie du cyclone post-tropical ont eu raison de chalets, qui ont été complètement détruits. C’est le cas d’une maisonnette, située sur la Pointe de Havre-aux-Maisons, entre mer et lagune. De l’autre côté de la route, un aubergiste, Marc-David Andrade, a dû évacuer cinq touristes au plus fort de la tempête hier midi. Aujourd’hui, il s’emploie à remettre son terrain en état pendant que deux pompes assèchent son sous-sol. «Le moral est bon, a-t-il fait savoir. Il fait un beau soleil. La maison est indemne. C’est le principal.»
Un peu plus loin, aux abords de la marina de Havre-aux-Maisons, le pêcheur et président du conseil d’administration de l’entreprise de transformation Fruits de Mer Madeleine, Eudore Aucoin, participe aux travaux visant à dégager la route des quais de son vivier. Emportés par les vagues, ces derniers se sont retrouvés à 200 pieds de leur lieu d’origine. «C’est la mer qui a tout amené ça ici et, même à l’intérieur de la poissonnerie, il y a de l’eau qui est entrée, a-t-il raconté. On s’imaginait que ça allait être pire, parce que l’eau était très haute, ici sur la Pointe, hier avant-midi. On se disait que ça allait être la catastrophe. Mais en tout cas, on va s’en sortir.»
Pour sa part, Jacques Thériault se félicite de ce que son bateau de plaisance, qui a été déplacé à une dizaine de pieds de son socle d’entreposage, n’ait pas subi de dommages importants. «C’est que la marée a monté plus haut que la ligne de flottaison et il a flotté, a-t-il indiqué. Le vent qui a viré au nord-ouest l’a poussé là. Après, quand la marée a baissé il s’est couché là, tout doucement. Il n’y a rien de brisé.»
Cela fait près de 40 ans que M. Thériault met son bateau au même endroit, sur le sec, pour l’hiver. Or, parce qu’il craint de nouvelles tempêtes violentes dans le futur, il souligne qu’il choisira un nouvel emplacement, davantage à l’abri. «On a eu de belles chaleurs cet été et, avec l’énergie accumulée par la mer, on va payer pour!», a-t-il conclu.