L’ESA et la Nasa viennent de dévoiler une nouvelle image d’une galaxie spirale capturée par le James-Webb. Son acuité et sa sensibilité révèlent des détails impressionnants du squelette tout entier de cette galaxie vue du dessus.
Une galaxie spirale de plus dans l’escarcelle du télescope James-Webb. Capturée dans le cadre du programme Phangs, qui vise à étudier les structures souterraines des galaxies, IC 5332 — tel est son nom de catalogue — se montre à nous, terriens et aux télescopes dans la banlieue terrestre, vue de dessus dans sa totalité. Un peu comme un ouragan vu de la Station spatiale. Mais à d’autres dimensions. Car ici, cette belle galaxie aux bras spiraux finement dessinés (autant sur l’image d’Hubble que celle de James-Webb) distante de « seulement » 29 millions d’années-lumière s’étend sur quelque 66.000 années-lumière. C’est gigantesque, mais un peu moins que notre Voie lactée, vaste de 100.000 années-lumière. En dépit des différences de taille, les deux galaxies ont beaucoup de caractéristiques en commun, depuis leur structure globale jusqu’aux détails les plus intimes dans leurs bras spiraux.
Les couches souterraines d’une galaxie spirale
L’ESA et la Nasa qui ont dévoilé l’image de IC 5332 par James-Webb ce 27 septembre l’ont publié avec celle prise par le vétéran Hubble. Ce dernier nous la montre dans les longueurs d’onde visible et ultraviolet, tandis que Webb révèle toute la matière qui luit et laisse passer l’infrarouge moyen. Ce qui offre aux astronomes plusieurs niveaux de lecture pour ces objets cosmiques et leur évolution.
Peuplées de plusieurs dizaines ou centaines de milliards d’étoiles, les galaxies regorgent aussi de gaz et de poussière, de la matière interstellaire, qui se distingue dans le visible en de gigantesques masses noires sans étoiles ou presque. Ce ne sont pas des vides, mais en réalité des nuages froids qui empêchent la lumière visible de passer, tels ces nuages sombres qui zèbrent les nuées d’étoiles bleues et jaunes (au centre) dans IC 5332. Sur l’image capturée avec Miri, du Webb, ces nuages apparaissent plus consistants et complexes. Et il est même difficile de parler de « nuages » au pluriel tant ils sont tous interconnectés, ne composant qu’une seule et même structure, tissée de filaments, avec parfois des grumeaux qui se détachent et des régions plus denses, très fécondes. Plus denses et donc plus brillants aux yeux du JWST qui distingue les premières lueurs des cocons d’étoiles. Cela correspond dans le visible aux essaims d’étoiles très chaudes. Des étoiles très jeunes qui sont nées là, dans ces terreaux fertiles le long des bras spiraux. Un scénario que l’on retrouve dans toutes les galaxies. Et pas très loin de notre Système solaire avec la nébuleuse d’Orion que le James-Webb a sondé récemment.