Les pluies liées à l’ouragan Ian, qui a dévasté la Floride, ont été accrues d’au moins 10% en raison des changements climatiques, selon une première étude rapide de scientifiques américains rendue publique vendredi.
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Ian pourrait selon le président américain Joe Biden «être l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire de la Floride», mais aucun bilan officiel n’était encore disponible vendredi. Avant la Floride, Ian avait frappé Cuba, y faisant trois morts et d’importants dégâts, laissant de nombreux foyers sans électricité.
«Les changements climatiques n’ont pas causé l’ouragan, mais il l’a rendu plus humide,» a expliqué Michael Wehner, du Laboratoire National Lawrence Berkeley, dépendant du département fédéral américain de l’énergie, un des scientifiques ayant participé à cette étude.
Les chercheurs se sont basés sur la comparaison de la situation actuelle, marquée par un réchauffement mondial de près de 1,2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, avec des modélisations dans un monde sans ce réchauffement.
«Nous pouvons dire avec confiance que les précipitations sont plus fortes. De 10 % au moins et même, selon mes estimations, de 14 %», a indiqué Michael Wehner. L’étude, qui en raison de sa rapidité n’a pu être validée par un comité de relecture, a toutefois utilisé une méthodologie déjà employée pour une étude sur la saison des ouragans 2020, validée par d’autres scientifiques et publiée en avril dans la revue Nature Communication.
Selon une loi physique (dite formule de Clausius-Clapeyron), pour toute augmentation de température de 1 °C, l’humidité contenue dans l’atmosphère augmente de 7%.
Les résultats des modélisations des chercheurs américains font donc apparaître une augmentation encore plus forte des précipitations liées à Ian, suggérant une meilleure «efficience» de l’ouragan pour transformer cette humidité accrue en pluie.
Le réchauffement climatique, qui fait notamment monter la température de la surface des océans, augmente donc corrélativement l’humidité de l’atmosphère et renforce donc selon les scientifiques l’intensité des tempêtes.