Barbara
Eilish McKinney a accouché dans son salon avec deux paracétamols et l’aide de son mari. Le Royaume-Uni connaît une importante crise de son système de santé qui manque de personnel.
Rien ne s’est passé comme prévu pour Eilish McKinney. La Britannique, habitant dans la région du Northamptonshire, dans le centre de l’Angleterre, devait accoucher de son fils à l’hôpital le plus proche. Mais lorsque les contractions sont arrivées, l’hôpital où elle devait se rendre, le Peterborough City Hospital, était plein. Au téléphone, l’hôpital lui indique d’aller dans un autre centre médical, à Leicester.
“Je crois que je leur ai répondu: ‘est-ce que c’est une blague?'”, raconte-t-elle à la BBC.
“Leicester est à une heure de route et à ce stade, j’essayais vraiment de ne pas pousser”, poursuit-elle.
Elle se rend compte alors qu’elle va devoir accoucher chez elle, son “pire cauchemar”.
“Je ne me suis jamais sentie aussi malade de toute ma vie parce que c’est juste cette panique pure et simple qui vous traverse et qui vous fait dire: ‘Bon, qu’est-ce qu’on fait?'”, décrit Eilish McKinney.
La jeune femme a donc accouché de son fils, Percy, sur le canapé de son salon, avec pour seule aide deux paracétamols et le père du bébé.
“L’hôpital nous a laissé tomber”, dénonce ce dernier. “Il s’agit de la vie de deux personnes, d’une mère et d’un bébé, et ils n’ont pas mis en place de plan d’urgence”, ajoute Tom Blackman.
Pendant qu’Eilish vérifiait les voies respiratoires du bébé, Tom s’assurait qu’elle ne “saignait pas trop”. “J’essayais de ne pas penser aux ‘et si’, mais ça aurait pu se terminer très différemment…”, souligne-t-elle auprès de la BBC. L’enfant a pu être pris en charge par des ambulanciers 10 minutes plus tard.
Crise du système de santé publique
L’organisme responsable du Peterborough City Hospital a déclaré à la BBC être “désolé d’apprendre que l’accouchement ne s’était pas déroulé comme prévu”. Une représentante a ajouté:
“La sécurité des bébés et des parents est une priorité absolue pour nous, et il est parfois nécessaire de demander aux mères d’utiliser d’autres unités de maternité si la nôtre atteint sa capacité.”
Le NHS, le système de santé publique au Royaume-Uni, est confronté à “la plus grande crise de personnel” de son histoire, selon un rapport parlementaire britannique publié en juillet. Ce manque de personnel “pose un risque sérieux” pour la sécurité des patients dans les soins de routine et d’urgence, souligne le rapport. Il est notamment dû aux conditions de travail difficiles et aux faibles salaires dans le secteur.
Le rapport mentionne explicitement les services de maternités, “soumis à de fortes pressions, avec le départ de plus de 500 sages-femmes en une seule année”.
“Il y a un an, l’enquête de la commission sur la sécurité de la maternité a conclu que près de 2000 sages-femmes et près de 500 obstétriciens supplémentaires étaient nécessaires”, selon les parlementaires.
