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le Maroc, guetté par la pénurie, contraint de repenser son modèle agricole

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En exportant ses tomates, ses pastèques, ses fraises ou ses oranges, le Maroc vend l’eau qui lui fait défaut. Dans un pays confronté à une grave sécheresse, ce cri d’alarme se fait de plus en plus insistant. Il provient de scientifiques, de militants écologistes et d’associations, qui mettent en garde contre les conséquences d’une agriculture gourmande en eau et tournée, pour une bonne part, vers l’export plutôt que vers l’autosuffisance.

Une décision récente du gouvernement est venue y faire écho. Signée par les ministres de l’agriculture et du budget, et publiée le 22 septembre, celle-ci met fin aux subventions pour les cultures d’agrumes, de pastèques et d’avocats, décriées pour leur rôle dans l’assèchement de certaines régions. Concrètement, il ne sera plus possible de bénéficier des aides permettant d’investir dans l’irrigation localisée : creusement de puits, pompage, équipement de goutte-à-goutte…

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L’objectif : stopper l’extension des superficies irriguées de ces cultures qui ont « atteint, voire dépassé, les objectifs fixés » pour « laisser la place à d’autres cultures », souligne-t-on au ministère de l’agriculture. Celui-ci entend encourager des cultures « moins consommatrices en eau, notamment le caroubier, le cactus, l’amandier, le câprier, le figuier ».

Coupures quotidiennes

Si la mesure est saluée comme allant dans le bon sens, son impact risque toutefois de n’être que très modéré. « D’abord, parce qu’il y aura toujours des investisseurs qui auront les moyens de s’installer sans subventions. Surtout, parce que les grandes fermes qui pratiquent ces cultures intensives et irriguées existent déjà et suffisent à tout assécher », déplore Salima Belemkaddem, du collectif Maroc Environnement 2050, qui insiste sur « l’urgence d’un changement radical de modèle agricole, vu l’étendue des dégâts ».

Dans ce pays d’Afrique du Nord soumis aux sécheresses à répétition, la situation est alarmante. Jeudi 6 octobre, le taux moyen de remplissage des barrages n’était que de 24 %. « Les agriculteurs creusent des puits de plus en plus profonds pour trouver de l’eau. Toutes les nappes d’eau souterraine sont surexploitées ; certaines sont totalement épuisées par endroits », s’inquiète Fouad Amraoui, professeur en sciences de l’eau à l’université Hassan-II de Casablanca. Le manque d’eau menace jusqu’à l’approvisionnement des villages et des villes, conduisant certaines municipalités à restreindre le débit d’eau potable ou à instaurer des coupures quotidiennes.

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Le Maroc est en situation de « stress hydrique structurel », rappelait, en juillet, la Banque mondiale dans un rapport sur l’économie marocaine. Avec 600 mètres cubes d’eau par personne et par an – contre 2 600 mètres cubes en 1960 –, la demande en eau dépasse largement les ressources disponibles. « A 500 mètres cubes, on atteindra le seuil critique de pénurie. Beaucoup de régions sont déjà en deçà », prévient M. Amraoui. Dans ce contexte, le pays est confronté à un dilemme : comment concilier un modèle d’agriculture intensive qui représente 14 % du PIB et emploie 40 % de la population active, mais accapare 85 % de la consommation nationale en eau, avec l’impératif de préserver ce qui lui reste de ressources hydriques ?

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Written by Stephanie

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