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Au Guatemala, une enquête de police sur le meurtre d’un militant écologiste bâclée


M. Perez, policier à Ixquisis (Guatemala), le 10 mai 2022.

Dans la vallée d’Ixquisis, la rupture est consommée avec la police locale. « S’il vous plaît, que la PNC [police nationale civile] se retire », peut-on lire sur des panneaux plantés le long du chemin qui mène à la caserne de police. La police se trouvait à moins d’un kilomètre du lieu de la manifestation au cours de laquelle est mort le militant écologiste Sebastian Alonzo en janvier 2017. Les manifestants accusent celle-ci, notamment, de ne pas lui avoir porté secours.

« J’ai vu des voitures de police à moins de 200 mètres de la manifestation qui ne sont pas intervenus, les coups de feu semblent avoir été tirés avec la complicité de la police », relate Francisco Simon, un journaliste originaire de la région, affilié au journal Prensa Comunitaria. Selon les rapports officiels, les policiers ne sont intervenus que pour faire les constats de rigueur sur le cadavre : « Célibataire, sans instruction, teint foncé, yeux marron, sourcils peu touffus, nez aquilin, lèvres fines, cheveux poivre et sel, moustache rasée, taille environ 1,65 mètre. »

La caserne dans les locaux de l’entreprise

Installée au sein même d’Energia y Renovacion, l’entreprise qui projette d’installer deux centrales hydroélectriques dans la vallée, la caserne de police est perçue par la population locale comme un prolongement de cette société. Au moment des faits, l’opérateur s’appuyait sur douze agents de sécurité mis à disposition par la société Asteriscos Inversiones et de huit agents de G4S Secure Solutions, tous dotés d’un permis de port d’armes. Pourtant, d’après la direction de ces deux agences de sécurité, aucun personnel ne se trouvait sur place lorsque les coups de feu ont été tirés, le 17 janvier 2017.

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Juan Alfonso de Leon, directeur des travaux du projet électrique d’Energia y Renovacion, était présent le jour des faits. « Un groupe d’opposition soutenu par des personnes extérieures à la communauté a mené une action qui était loin d’être pacifique, assure-t-il. Ils sont allés là où se trouvent les machines et ont commencé à les brûler, puis à attaquer la police. Leur but était que nous partions. » Aujourd’hui encore, sur un kilomètre, des tracteurs calcinés, des matériaux métalliques et des tuyaux inutilisables jonchent les bas-côtés de la route, témoignent de la violence des heurts.

Selon M. Alfonso de Leon, les agents de sécurité ne sont pas à l’origine des coups de feu qui ont mortellement touché Sebastian Alonzo. « De toute façon pour eux [les manifestants], tout est de la responsabilité de l’entreprise. S’il pleut ou il ne pleut pas, c’est de la faute de l’entreprise. c’est aux autorités de déterminer ce qu’il s’est passé ce jour-là. » A l’heure actuelle, excepté quelques auditions de témoins, la police n’a mené aucune enquête fouillée sur ces faits.

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