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le rôle trouble d’Elon Musk avec la Russie de Vladimir Poutine



Le milliardaire se serait récemment entretenu avec Vladimir Poutine sur la question de la guerre en Ukraine. S’il dément, l’ombre du patron de Tesla plane au-dessus du conflit.

Elon Musk a-t-il le poids d’un chef d’Etat? Une chose est sûre: l’ombre de l’homme le plus riche du monde plane au-dessus de la guerre en Ukraine. Dernière révélation en date: il se serait directement entretenu avec Vladimir Poutine pour trouver une issue au conflit, ce qu’il dément fermement. Retour sur un étrange plan de paix qui a provoqué la fureur des Ukrainiens et a vrai les Russes.

• Le plan de paix

Si Elon Musk a pu évoquer la guerre en Ukraine depuis son déclenchement, c’est plutôt pour proposer son aide aux Ukrainiens grâce à son système de satellites Starlink. Mais le 3 octobre dernier, il se lance dans un mini plan de paix très controversé sur Twitter.

Au menu: refaire les référendums d’annexion des régions de l’est de l’Ukraine, mais cette fois sous la supervision de l’ONU ; acter le rattachement définitif de la Crimée à la Russie et permettre son approvisionnement en eau ; acter la neutralité de l’Ukraine.

Les deux derniers points étant réclamés par Moscou, Elon Musk a rapidement été attaqué par les Ukrainiens l’accusant de jouer le jeu de la Russie. “Ma réponse très diplomatique est d’aller vous faire voir”, a par exemple répondu l’ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriï Melnyk. Oleksiy Arestovytch, le conseiller du président ukrainien l’a grimé en otage.

D’autant que le sondage qui accompagnait le fameux plan de paix de Musk a reçu une majorité de réponses négatives. Alors empêtré dans son faux rachat de Twitter, il en profite donc pour accuser les décriés bots…

• Le (petit) rétropédalage

Attaqué de toutes parts, Elon Musk a tenté de rattraper le coup en assurant qu’il était “pro-Ukraine”.

“Le coût pour SpaceX (maison-mère de Starlink) pour déployer Starlink en Ukraine est autour de 80 millions de dollars, jusqu’à présent. Notre soutien à la Russie est de 0 dollar. Évidemment, nous sommes pro-Ukraine” a-t-il tweeté le lendemain.

Mis en cause par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le milliardaire a encore assuré “soutenir” l’Ukraine tout en se disant “convaincu qu’une escalade massive de la guerre causera un grand tort à l’Ukraine et peut-être au monde”.

Du côté russe, au contraire, on se félicite de cette proposition. “Nous avons noté, bien sûr, que cette initiative d'(Elon) Musk a empêché les gens de dormir en Europe, en Ukraine, en Pologne, dans les républiques baltes. En particulier les bots qui ont voté si activement” a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. “Mais, en fait, c’est un pas vraiment positif, qu’une personne de la stature d’Elon Musk cherche une issue pacifique à cette situation.”

Depuis cet épisode, Elon Musk s’est néanmoins montré un peu plus prudent sur la guerre en Ukraine, bien qu’il ait récemment signalé que 25.000 kits de connexions Starlink étaient opérationnels dans le pays.

• Le dialogue avec Poutine

C’est la bombe lancée par le politologue américain Ian Bremmer, fondateur du cabinet de conseil Eurasia Group. Dans une newsletter repérée par Vice, il affirme que Musk s’est directement entretenu avec Poutine, avant de proposer son fameux plan de paix. Selon Bremmer, le président russe aurait même annoncé ses lignes rouges et ses conditions pour négocier la trêve, à savoir le statut de la Crimée, la neutralité ukrainienne et l’annexion des régions. Comment le sait-il? Musk lui a tout raconté, assure Bremmer.

Poutine aurait aussi confié à Elon Musk que ses objectifs seraient atteints “quoi qu’il arrive” soulignant que l’option nucléaire n’était pas impossible dans le cas d’une invasion de la Crimée par Kiev.

• Le démenti de Musk

Rapidement, Elon Musk a démenti cette affirmation, maintenue par Ian Bremmer. “Personne ne devrait faire confiance à Bremmer” a ainsi tranché Musk.

“Je n’ai parlé à Poutine qu’une seule fois et c’était il y a environ 18 mois. Le sujet était l’espace” a-t-il renchéri.

De son côté, le politologue a confirmé ses propos.

“J’écris ma newsletter hebdomadaire sur la géopolitique depuis 24 ans” explique ce dernier sur Twitter. “J’écris honnêtement sans crainte ni intérêt et l’envoi de cette semaine n’était pas différent.”

Et de tacler: “j’admire depuis longtemps Musk en tant qu’entrepreneur unique et qui change le monde” mais “ce n’est pas un expert en géopolitique.”

L’enjeu est loin d’être anodin tant les relations entre Moscou et Washington sont explosives. Comme le rappelle la BBC, une loi américaine datant de 1799 – jamais utilisée – interdit aux citoyens américains de traiter directement avec des Etats sans l’autorisation du gouvernement américain.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business

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Written by Germain

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