« Une prolongation du mouvement social » dans les centrales nucléaires « aurait des conséquences lourdes » sur l’approvisionnement d’électricité au « cœur de l’hiver ». La grève a été suivie dans les centrales ce mardi 18 octobre : 17 tranches étaient à l’arrêt en raison du conflit social et trois faisaient l’objet d’une baisse de charge selon la CGT. RTE, le gestionnaire du réseau, a mis en garde ce même jour sur les risques que pourraient faire courir un durcissement du mouvement sur le plan de relance des réacteurs à l’arrêt pour maintenance ou travaux. Au total, 27 sur les 56 que compte le parc français ne fonctionnent pas à ce jour.
Ces mouvements sociaux ont déjà eu pour effet d’allonger de deux à trois semaines les mises à l’arrêt de ces réacteurs. Et cela pourrait être plus long encore. « Si l’impact des grèves ne remet pas en cause, à date, la trajectoire centrale présentée par RTE pour les mois de décembre et janvier, [il] fait néanmoins peser une hypothèque réelle sur la disponibilité du parc au cours du mois de novembre, en retardant de deux à trois semaines les nombreuses remises en service attendues autour de la Toussaint », souligne Thomas Veyrenc, directeur stratégie, prospective et évaluation chez RTE. Conséquence : le gestionnaire du réseau a assorti son scénario hivernal de vigilance pour début novembre d’une « perspective négative ».
Bon avancement des réparations
Hormis cette inconnue, « cette réévaluation mensuelle comporte dans son ensemble plus de nouvelles favorables que défavorables », a-t-on cependant tenu à relativiser chez RTE, compte tenu également du bon avancement des réparations sur les tuyauteries et corrosions (fissures). Ces travaux « sont achevés sur certains réacteurs, et en bonne voie de l’être sur d’autres », précise le gérant du réseau, selon lequel ces avancées « crédibilisent la perspective d’un niveau de 45 GW » au 1er janvier, une prévision avancée en septembre dernier. Au 1er novembre, le gestionnaire table sur une production nucléaire de 29 gigawatts (GW), puis de 38 GW au 1er décembre. A titre de comparaison, la disponibilité du parc nucléaire français s’établissait ce mardi à environ 46 %, soit 28,5 GW sur un total de 61,4 GW de capacités installées.
Autre facteur positif, qui permet d’aborder l’hiver plus sereinement, les stocks hydrauliques. Dans ce domaine, en dépit de niveaux historiquement bas des cours d’eau, la plupart des barrages devraient être globalement en mesure de produire cet hiver lors des pointes de consommation.
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