après son “bébé miracle”, Déborah attend un deuxième enfant

Déborah avait accouché de son premier enfant en 2021, deux ans après avoir été greffée de l’utérus de sa mère, l’organe devant provenir d’une personne apparentée.

“Jamais je n’aurais pu imaginer faire ces choses ‘routinières’, c’est juste génial”. C’est leur rituel quotidien, au retour de la crèche. La maman est à pieds et pousse la trotinette de sa fille, Misha, son “bébé miracle” comme elle l’appelle.

Car Déborah, Cannoise de 37 ans, est née sans utérus. C’est grâce à une greffe reçue en 2019 qu’elle a pu donner naissance à sa fille il y a deux ans. Cette maternité, Déborah la doit non seulement à la science mais aussi à sa mère, de laquelle elle a reçu l’utérus, car l’organe doit provenir d’une personne apparentée.

“En mars 2019, j’ai pu bénéficier de la première greffe d’utérus en France et aujourd’hui j’ai la chance d’être enceinte de mon deuxième bébé”, raconte-t-elle.

Lundi, le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital de Suresnes, a réitéré avec ses équipes cet exploit sur une deuxième patiente qui a reçu l’utérus de sa soeur.

“On a commencé vers 7 heures du matin et on a fini vers 1 heure du matin. Ca s’est très très bien passé”, partage le chirurgien.

“Toutes les patientes qui en ont besoin”

Ces deux transplantations sont le résultat de plus de douze ans de recherche. Pour l’instant, il ne s’agit que d’essais cliniques. Seules dix opérations sur des patientes nées sans utérus ont été autorisées, dont deux réalisée à l’hôpital de Suresnes.

“Le but, ce n’est pas deux patientes, c’est toutes les patientes qui en ont besoin: celles qui n’ont pas d’utérus parce qu’elles ont eu un cancer à un âge jeune, celles qui ont perdu l’utérus après une hémorragie post-accouchement”, espère Jean-Marc Ayoubi.

Le praticien précise que “prochainement, quand on aura avancé et qu’on aura évalué le bénéfice-risque de cette intervention, on pourra passer, si tout va bien, à un protocole de soin courant”.

En tout, 85 greffes d’utérus ont été réalisées à travers le monde jusqu’à aujourd’hui, selon Jean-Marc Ayoubi.