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Chez Amazon, deux tiers des salariés s’en vont moins de trois mois après leur embauche



Des documents internes de l’entreprise, révélés par le site Engadget, montrent à quel point le géant du e-commerce peine à retenir ses salariés. Un taux d’attrition qui lui coûte 8 milliards de dollars par an.

Certaines entreprises se vantent de garder leurs salariés. Pour Amazon, la question est plutôt de les retenir. Selon des documents internes de l’entreprise, révélés par le site Engadget, le turn-over est particulièrement impressionnant: environ deux tiers des nouveaux salariés embauchés en 2021 ne sont pas restés plus de 90 jours au sein du groupe. Le média ne précise pas si cette information concerne l’ensemble des marchés où Amazon est présent, ou uniquement les Etats-Unis.

D’après Engadget, un salarié a même deux fois plus de chances de quitter l’entreprise de lui-même que d’être licencié, notamment aux Etats-Unis où la protection du salarié est bien moindre qu’en France. Et ce constat s’applique à tous les niveaux de l’entreprise, pour tous les statuts (du préparateur de commandes au cadre supérieur), bien que les documents n’indiquent pas de chiffres précis.

Pour l’entreprise, c’est forcément un problème: ce taux d’attrition (retraites, départs volontaires, licenciements…) catastrophique coûte ainsi 8 milliards de dollars par an à Amazon, à ramener aux 33,36 milliards de dollars de bénéfices du groupe en 2021.

Au-delà de cette gabegie financière, une autre étude interne, révélée l’été dernier par le site Recode, a mis en évidence le turn-over intense dans les entrepôts américains qui pourrait finir par épuiser toute la main d’œuvre disponible dans certaines métropoles d’ici quelques années.

Opacité

Mais cette situation va bien au-delà des entrepôts. Dans le New York Times, David Niekerk, ancien vice-président des ressources humaines d’Amazon, mettait à jour des politiques internes pour prioriser les embauches de jeunes diplômés plutôt que de favoriser l’ascension en interne. Ainsi, parmi les nouveaux managers, seuls 4% sont des ouvriers promus contre 39% de jeunes diplômés sans expérience.

Amazon a aussi été pointé du doigt pour l’opacité de son programme de gestion des performances – “Focus” – qui surveille en réalité l’activité des salariés. Selon Business Insider, ces derniers ne sont pas prévenus de leurs mauvaises performances et sont directement invités à quitter l’entreprise contre une indemnité de départ.

Amazon précise de son côté, auprès de tech&Co, que “l’attrition est un phénomène auquel tous les employeurs sont confrontés, mais nous voulons faire tout ce qui est possible pour faire d’Amazon un employeur de choix.”

“Nous y parvenons en proposant des salaires et des avantages sociaux attractifs, un environnement de travail sûr et de solides opportunités de développement et de formation qui font leurs preuves et l’objet d’améliorations constantes” assure le groupe.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business

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Written by Germain

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