Est-ce une réaction à la pression citoyenne et médiatique qui ne cesse de grimper ? Ou au lancement en août 2022 d’une pétition par le maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), exigeant des actes forts pour réduire la pollution atmosphérique des navires croisant en Méditerranée ? Jeudi 20 octobre, les principales compagnies de croisière et Cruise Lines International Association (CLIA), leur association internationale, ont paraphé avec le secrétaire d’Etat à la mer, Hervé Berville, et l’ensemble des grands ports français de Méditerranée, une charte de bonne conduite inédite, visant à réduire leur impact environnemental sur la façade maritime sud.
Une charte qui a symboliquement été rendue publique à Marseille, lors de la seconde édition du Blue Maritime Summit, événement organisé par le Club de la croisière Marseille-Provence et l’Union maritime et fluviale Marseille-Fos. La ville accueillera 540 escales de paquebot au total cette année et la pollution d’origine maritime y représente 38 % des émissions d’oxydes d’azote, selon AtmoSud, l’observatoire de surveillance de la qualité de l’air.
« Il y a une demande forte de nos concitoyens pour une limitation des impacts de la pollution maritime », a reconnu Hervé Berville, affirmant la volonté du gouvernement d’« accélérer sur la question ». « Cette charte est le résultat d’un travail commencé il y a deux ans que nous devons utiliser comme un exemple pour pousser plus loin nos demandes dans les instances internationales », a poursuivi le secrétaire d’Etat chargé de la mer, qui a salué l’investissement des « acteurs locaux » de la filière maritime.
En octobre 2019, lors de la première édition du Blue Maritime Summit, Costa, Royal Caribbean, MSC et Ponant, quatre armateurs représentant 85 % du trafic paquebots à Marseille, avaient déjà formalisé avec le grand port maritime de Marseille et l’Etat une charte pour de meilleures pratiques environnementales. Des engagements que la charte « Croisière durable Méditerranée », signée jeudi, prolonge et étend à une zone géographique beaucoup plus large.
Le document comporte treize points touchant à la protection de la faune et de la flore marines, mais aussi et surtout à la limitation des émissions atmosphériques et des rejets solides et liquides des navires. Les armateurs s’y engagent à respecter les herbiers marins au mouillage, mais aussi à s’écarter de la route des grands cétacés ou à réduire la vitesse de leurs bateaux à 13 nœuds, si la présence de mammifères marins est signalée à proximité.
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