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un essai éclairant et implacable sur une « fiction politique »

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Les outils de la participation citoyenne dans le domaine environnemental sont-ils adaptés aux défis écologiques de notre époque ? A l’heure où le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité nous imposent collectivement des choix difficiles et appellent des réponses justes, cette question est devenue cruciale pour notre démocratie.

Elle est au cœur de l’essai éclairant et implacable que l’historien de l’environnement Frédéric Graber consacre à la notion d’utilité publique, cette « fiction politique » selon lui, qui légitime depuis l’Ancien Régime l’action publique et les projets d’aménagement, que ce soit le creusement des canaux au XVIIIe siècle ou la construction de supermarchés et d’éoliennes aujourd’hui. L’auteur s’intéresse plus particulièrement à l’un des rouages essentiels de cette économie de projets, l’enquête publique obligatoire, chargée d’établir depuis deux siècles le caractère indiscutable de ces aménagements au nom de l’intérêt général, malgré les oppositions.

« Mise en scène du consentement »

Par le décryptage minutieux des archives, l’historien met au jour une véritable « mise en scène du consentement », imaginée au XVIIIe siècle pour distribuer les privilèges tout en se prévalant d’une forme de justice, et reconduite au XIXe pour accompagner un développement économique insoucieux des enjeux sociaux et environnementaux. L’auteur s’intéresse aussi à la période contemporaine. Il montre comment, aujourd’hui encore, l’enquête publique relève d’« une formalité (…) ni décisionnelle ni même contraignante pour la décision à venir », mise au service d’une logique économique capable d’engloutir l’équivalent d’un département de terres agricoles en dix ans sous les aménagements.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Frédéric Graber : « L’enquête publique s’apparente de nos jours à une formalité administrative »

En éclairant l’origine et les objectifs de ces outils « conçus pour l’intensification de l’exploitation de la nature », l’ouvrage dresse le constat argumenté d’une mécanique obsolète et invite à repenser notre conception de la concertation sur les projets d’aménagement, pour en faire un véritable espace de débat et un outil contraignant.

« Inutilité publique. Histoire d’une culture politique française », de Frédéric Graber, Amsterdam, 208 pages, 18 euros.

« Inutilité publique. Histoire d’une culture politique française », de Frédéric Graber, Amsterdam, 208 pages, 18 euros.

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Written by Stephanie

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