Le prix du lait continue à faire des vagues. Et les éleveurs ont toujours l’impression d’être menés en bateau. Pourtant, au regard des derniers communiqués publiés, ils semblent presque arrivés au port. « Lactalis France augmente fortement son prix d’achat du lait à près de 500 euros les 1 000 litres », claironnait le géant français des produits laitiers, mi-octobre. Avant de nuancer, en évoquant un montant de 480 euros la tonne pour un lait standard. Un tarif valable pour le quatrième trimestre. Sauf, que, petite précision, ce contrat a été négocié de haute lutte par les producteurs regroupés au sein de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell). Le médiateur a même été saisi pour réussir à trouver un terrain d’entente.
De même, les coopérateurs de Sodiaal se sont tournés vers le médiateur pour obtenir une aide. La tonne de lait leur a été payée 420 euros en octobre. Et les éleveurs en contrat avec Danone font aussi pression. Certains n’ont pas hésité à manifester leur insatisfaction. Ils ont obtenu une revalorisation de 20 euros, à 437 euros, pour la fin de l’année.
Sur le papier, le prix payé au producteur atteint des niveaux historiquement hauts. Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait, préfère le lisser sur l’année. « Sur l’ensemble de 2022, la moyenne du prix du lait devrait être de 425 euros la tonne chez Lactalis et de 412 euros la tonne chez Sodiaal », estime-t-il. Et de conclure : « On a perdu 80 à 100 euros la tonne, cette année. »
Sécheresse estivale
Pour établir son calcul, il se tourne vers ses homologues européens. Eux ont tutoyé, voire dépassé, la barre des 500 euros les 1 000 litres. Une valorisation en ligne avec la flambée des cours des produits laitiers industriels. Prix du lait et argent du beurre… Poudre de lait et beurre se négocient, en effet, au mieux, sur les marchés. Selon le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière, leurs cours se maintiennent à des niveaux élevés, respectivement à 3 600 et à 7 300 euros la tonne. Soit une progression de 25 % et de 70 % sur un an. Le moindre débit des pis aux Etats-Unis, en Europe, mais surtout en Nouvelle-Zélande a contribué à cette mise sous tension.
En France, les éleveurs dénoncent le manque de réactivité dans la prise en compte des évolutions de cours et de coûts de revient. D’autant que, en parallèle, ils ont subi la hausse des tarifs des engrais, des aliments comme de l’énergie. En août, l’indice des coûts de production était en hausse de 20 %, quand le prix du lait progressait de 22 %.
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