Déployer massivement des énergies renouvelables de type solaire et éolien. Électrifier nos usages. De belles idées, mais qui ne pourront pas se concrétiser et faire preuve d’efficacité sans systèmes de stockage eux aussi vertueux. Verkor et Dassault Systèmes misent aujourd’hui sur des batteries bas carbone. Explications.
Lorsque l’énergie primaire qui permet de la produire est bas carbone, l’électricité est, d’avis d’experts et à l’échelle mondiale, le vecteur le plus facile pour décarboner la planète. L’avenir sera donc à la fois à une production d’électricité bas carbone et à une électrification des usages. À une augmentation de la part du solaire et de l’éolien dans les mix électriques et au déploiement massif des véhicules électriques, par exemple.
Pour réussir ce tournant, le monde aura besoin de systèmes de stockage, de manière générale, et de batteries en particulier. Car solaire et éolien sont des énergies certes renouvelables, mais intermittentes. Et dont la production coïncide difficilement avec la consommation. Les voitures électriques, elles, ont bien sûr besoin d’embarquer l’énergie dont elles ont besoin dans des batteries. L’ennui, c’est que ces batteries peuvent coûter cher. Non seulement économiquement parlant. Mais aussi climatiquement parlant. Elles pèsent lourd – près d’un tiers, selon l’Ademe –, par exemple, dans l’empreinte carbone d’une voiture électrique.
L’objectif sera donc aussi de réussir à produire des batteries bas carbone. Comprenez de travailler avec les fabricants et fournisseurs pour qu’ils limitent leur empreinte carbone – optimisation de l’utilisation d’énergie, énergie bas carbone et recours à des matières décarbonées – à l’étape même de la production. C’est le sens de l’accord signé récemment entre Dassault Systèmes, le leader mondial des technologies virtuelles, et Verkor.
Une gigafactory bientôt dans le nord de la France
Créée en 2020, l’ambition de la start-up française, pionnière européenne des batteries pour véhicules électriques et du stockage stationnaire, est d’accélérer la dynamique industrielle de production de batterie dans notre pays afin de servir le marché européen. Car fabriquer des batteries en France, où l’électricité est bas carbone, a, par nature, déjà de quoi réduire leur empreinte carbone. Et Verkor compte notamment aussi travailler en aval sur le recyclage de ses produits et en amont, sur le développement de mines répondant aux normes environnementales européennes. Des partenariats ont d’ores et déjà été conclus en ce sens.
L’idée de l’accord signé avec Dassault est d’aller encore plus loin. De mettre en œuvre des protocoles de développement virtuels de batterie lithium-ion nouvelle génération tout autant que des processus de fabrication bas carbone. Avec pour objectif d’améliorer l’efficience tout en minimisant les risques techniques à toutes les étapes du cycle de vie des produits.
Concrètement, Verkor compte utiliser la puissance de la plateforme 3DEXPERIENCE de Dassault pour construire le jumeau virtuel de ses batteries et de son processus de fabrication, ainsi que des activités de la gigafactory que la société envisage de commencer à construire du côté de Dunkerque (Nord) à l’horizon 2023. Cette gigafactory est destinée à fabriquer des éléments de batterie bas carbone conçus pour remplir les objectifs « zéro émission nette » fixés par l’Union européenne, ainsi que pour créer en Europe une chaîne de valeur d’acteurs et de solutions dédiée aux batteries. De quoi équiper plus proprement 300 000 voitures électriques par an d’ici 2027.