Quatre petites notes de musique seraient-elles suffisantes pour faire fuir les mauvais rêves ? C’est ce que tend à prouver cette expérience faite sur des individus, abonnés aux nuits cauchemardesques, et qui ont vu leurs nuits devenir presqu’aussi belles que leurs jours.
La musique adoucit les mœurs… et les rêves. Des chercheurs suisses ont développé une méthode pour limiter l’apparition de mauvais rêves chez les personnes atteintes de cauchemars chroniques. Celle-ci se base notamment sur la musique. Si vos rêves ressemblent à un roman de Stephen King, cette découverte scientifique vous intéressera tout particulièrement.
Des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Genève expliquent, dans une étude parue dans la revue Current Biology, qu’ils ont mis au point une technique non médicamenteuse pour limiter l’apparition de cauchemars. Elle consiste en un simple accord joué au piano, qu’il suffit de faire écouter aux dormeurs lors de leur sommeil. Une bonne nouvelle, alors que 70 % des personnes font des cauchemars, selon Best Health.
Une technique douce et non invasive
Pour mener à bien leurs recherches, les spécialistes ont demandé à 36 volontaires souffrant de trouble cauchemardesque, répartis en deux groupes, de tenir un journal de rêves pendant deux semaines. Le premier groupe devait réécrire leur rêves de façon positive tout en y associant un son, ici l’accord C69 (mêlant les notes Do Mi Sol La) à jouer au piano. Le second devait garder une trace écrite des songes, mais sans y associer de sons positifs.
Par ailleurs, les spécialistes ont doté les participants de casques audio au moment de l’endormissement. Il diffusait l’accord C69 toutes les dix secondes au moment du sommeil paradoxal, cette phase du sommeil durant laquelle les mauvais rêves sont susceptibles de se produire.
Par la suite, les spécialistes ont évalué la qualité du sommeil durant deux semaines sans aucun traitement, puis trois mois plus tard. Résultat : « Nous avons observé une diminution rapide des cauchemars, ainsi que des rêves devenant émotionnellement plus positifs », avancent les chercheurs dans un communiqué relayé par Science Alerte.
Un cauchemar par semaine
Les deux groupes ont noté une baisse significative des mauvais rêves. Le premier groupe passant d’une moyenne de près de 3 cauchemars par semaine (2,94) à moins d’un mauvais rêve tous les 7 jours (0,19). Les résultats du groupe témoin sont encourageants, passant d’une moyenne de 2,58 mauvais rêves par semaine à un peu plus d’un cauchemar hebdomadaire.
Trois mois plus tard, les spécialistes ont noté une reprise progressive des cauchemars, avec une augmentation de 0,33 pour le premier groupe et de 1,48 pour le groupe témoin. « Pour nous, chercheurs et cliniciens, ces résultats sont très prometteurs à la fois pour l’étude du traitement émotionnel pendant le sommeil et pour le développement de nouvelles thérapies », concluent les chercheurs.