Et de huit ! Le Roc de Stratolaunch, un avion géant d’une envergure de 117 mètres, vient de terminer un nouveau vol d’essai. En juin, il avait accompli son septième vol d’essai, le premier avec son nouveau pylône installé sous l’aile centrale pour lancer des aéronefs hypersoniques. Toutefois, ce précédent vol avait été effectué avec uniquement la nouvelle structure, sans transporter d’avion.
Ce huitième vol a permis de tester les performances du Roc en transportant un avion sur son pylône central. L’avion en question est le Talon-A, un véhicule de test. Selon Stratolaunch, ce vol a servi à mesurer les « charges aérodynamiques » exercées sur le Talon-A en vol pendant qu’il est transporté par le Roc.
Le premier vol transportant un avion
Le TA-0, première version du Talon-A, n’est pas équipé d’un moteur fonctionnel et donc ne peut pas voler par lui-même. Il est toutefois construit à l’identique au TA-1 qui sera capable de vols hypersoniques en étant lancé dans les airs depuis le Roc. Le TA-0 embarque même un moteur de poids similaire (mais non fonctionnel) afin que toutes les mesures relevées pendant ce vol d’essai permettent de valider l’avion géant pour le transport du TA-1, et surtout de s’assurer que le mécanisme de séparationséparation fonctionnera comme prévu.
Les curieux peuvent voir le vol entier, qui a duré un peu plus de cinq heures au-dessus du désertdésert des Mojaves, sur Youtube. Le constructeur compte mener une série de vols d’essai similaires, avec un test du mécanisme de séparation au-dessus de l’océan Pacifique avant la fin de l’année. En parallèle, Stratolaunch teste les systèmes de son premier avion hypersonique TA-1, et commence la production des avions hypersoniques réutilisables TA-2 et TA-3. La firme espère proposer des vols hypersoniques commerciaux en 2023.
Le plus grand avion du monde n’a jamais volé aussi haut
Le Roc, le plus grand aéronef du monde, vient de réussir son septième vol d’essai. C’était l’occasion pour les équipes de Stratolaunch de tester leur nouveau système pour porter des avions hypersoniques, et d’établir un nouveau record d’altitude.
Article d’Edward BackEdward Back, publié le 19/06/2022
Les avions hypersoniques ont le ventvent en poupe actuellement, comme en témoigne l’annonce récente du Stargazer, un aéronef encore au stade de concept mais qui promet de transporter des passagers n’importe où dans le monde en une heure. Le plus grand avion du monde, le Roc de Stratolaunch, va bientôt participer à la recherche dans ce domaine.
D’abord conçu pour emmener des lanceurs spatiaux à une altitude de 10.000 mètres, Stratolaunch a changé de stratégie pour son avion géant qui va maintenant transporter des aéronefs hypersoniques. À ce titre, le Roc, qui mesure 117 mètres d’envergure et pèse 225 tonnes, vient de compléter son septième vol au-dessus du désert des Mojaves. L’appareil a volé pendant trois heures et une minute et atteint une altitude de 8.200 mètres, son nouveau record.
Des vols hypersoniques dès 2023
En plus d’atteindre une nouvelle altitude, l’équipe voulait surtout valider son système de pylône installé sous l’aile centrale. La structure pèse un peu plus de 3.600 kilos et servira à fixer et lancer les avions hypersoniques testés. Stratolaunch a notamment créé un avion de test Talon-A sans moteur, le TA-0, qui servira à s’assurer que le système de lancement fonctionne correctement.
La firme travaille déjà sur l’intégration de son premier aéronef de test hypersonique, le TA-1, et a commencé la fabrication du TA-2, le premier avion de test hypersonique entièrement réutilisable. Stratolaunch espère commencer à proposer des services de vol hypersonique aux gouvernements, mais aussi aux clients commerciaux, dès l’année prochaine.
Stratolaunch, le plus grand avion du monde, a repris son envol !
Cloué au sol depuis deux ans, le gigantesque aéronef à double fuselagefuselage de Stratolaunch vient de réaliser son deuxième vol d’essai avec succès. Ses prochains tests permettront de vérifier son aptitude à lancer un véhicule hypersonique à vocation militaire.
Article de Louis NeveuLouis Neveu, publié le 30/04/2021
Malgré un premier vol d’essai effectué avec succès en avril 2019, Futura avait évoqué les incertitudes qui planaient autour du gigantesque aéronef conçu par Stratolaunch. Étonnamment, après être resté sur le tarmac pendant deux ans, le plus grand avion du monde vient de reprendre l’air. Imaginé par Paul Allen, le cofondateur de MicrosoftMicrosoft, l’avion a été conçu pour envoyer à une altitude de 10 km des lanceurslanceurs aérospatiaux d’une massemasse pouvant atteindre 230 tonnes. Avec son envergure de 117 mètres qui fait passer un Boeing 747 pour un avion de ligne régionale, l’aéronef est propulsé par six puissants moteurs. Aujourd’hui, l’avion reprend vie et a été rebaptisé Roc (ou Rockh), du nom d’un oiseau de proieoiseau de proie issu de la mythologie du Moyen-Orient.
La firme montre un changement de stratégie en s’intéressant de près au lancement de véhicules hypersoniques. Pour le moment ces technologies s’orientent clairement vers les applicationsapplications militaires. Le Roc pourrait ainsi être utilisé pour tester le Talon-A, un véhicule hypersonique réutilisable conçu par Stratolaunch pour le compte du ministère de la Défense des États-Unis. La société indique qu’elle ne souhaite cependant pas laisser tomber ses intentions originelles de rendre l’accès à l’espace de façon pratique, abordable et de façon flexible. Ainsi, dès 2018, elle planchait déjà sur le développement d’une navette spatiale réutilisable baptisée Black Ice.
« Nous sommes en l’air ! » Voici le tweet publié par Stratolaunch lors du décollage du gigantesque avion deux ans après son premier vol d’essai. © Twitter
Posé, pas cassé !
Après s’être longuement élancé à 10 h 30 sur sa piste du désert de Mojave en Californie (États-Unis), l’aéronef a grimpé vers 4.000 mètres d’altitude. Le vol a duré trois heures et 14 minutes avant de se poser avec du vent traversier. Pour le coup, l’un des côtés a touché la piste avant l’autre, ce qui est une manœuvre totalement normale sur un avion, mais qui reste impressionnante avec un appareil de cette dimension.
Ce vol d’essai consistait à vérifier comment l’avion gérait la pressurisation de sa cabine et à tester ses améliorations depuis le premier vol d’essai. Un essai réussi et sans aucune complication selon l’exploitant de Stratolaunch. Lors de ses prochaines missions expérimentales, l’avion va prendre de l’altitude de plus en plus rapidement pour qu’il soit adapté aux conditions de vol requises pour le lancement du Talon-A.
Stratolaunch : le plus grand avion du monde réussit son vol d’essai
Article de Rémy DecourtRémy Decourt, paru le 15/4/2019
Huit ans après le début de son développement, le Stratolaunch a effectué ce week-end son premier vol d’essai. Cet avion sera utilisé comme plateforme de lancement pour la fuséefusée aéroportée PegasusPegasus XL de Northrop Grumman. Bien que la performance technique de faire voler un avion aussi grand, avec une très belle tenue en vol, soit remarquable, son avenir commercial et son utilité sont très incertains.
Stratolaunch, l’avion le plus grand au monde a réalisé ce week-end son premier vol d’essai. Il a décollé de la base aérienne du Mojave (Californie, États-Unis) pour un vol qui aura duré deux heures et demie. La vitessevitesse maximale durant le vol a été de 304 km/h, et l’avion est monté jusqu’à 17.000 pieds, soit 5.182 mètres. « Quel premier vol fantastique ! » s’est félicité le directeur général de Stratolaunch, Jean Floyd.
Lors de ce vol d’essai, le Stratolaunch a réalisé différentes manoeuvres pour évaluer ses performances et sa maniabilité afin d’observer son comportement, ce qui permettra aux équipes de définir les modifications à effectuer pour améliorer sa tenue ou corriger ses défauts. Pour cela, l’avion a effectué quelques lacets et roulis, des poussées et des changement de direction et d’altitude. L’effet de freinage à l’atterrissage a également été évalué.
Les vols d’essais ont pour but d’observer le comportement de l’appareil et de définir les modifications à effectuer pour corriger ses défauts. © Stratolaunch Systems
Des ambitions revues à la baisse
Si l’on se fie au dernier planning de Stratolaunch Systems Corporation, la mise en service de l’appareil est prévue à l’horizon 2022. Capable de transporter sous son aile près de 230 tonnes, Stratolaunch a été conçu pour envoyer des lanceurs spatiaux depuis une altitude de 10 kilomètres. Mais son utilité fait débat.
Si l’idée de départ était de gagner en performance et en souplesse d’emploi, propre aux lanceurs aéroportés, Stratolaunch sera en compétition avec d’autres systèmes de lancement, certes différents, mais avec une même facilité d’utilisation et à des coûts rapportés au kilo mis en orbiteorbite similaires.
Stratolaunch Systems Corporation, conscient que les offres de lancement actuelles et attendues saturent un marché du lancement du satellite en mutation, a décidé il y a quelques mois d’abandonner sa gamme de lanceurs, faute de perspectives commerciales économiquement viables. Initialement, l’entreprise fondée par Paul Allen (cofondateur de Microsoft) et Burt Rutan (Scaled Composite) prévoyait trois lanceurs :
- un véhicule de lancement moyen pour transporter plus de 3.400 kilogrammes de charge utile en orbite ;
- une version plus lourde avec une capacité de 6.000 kilogrammes de charge utile ;
- un véhicule de lancement réutilisable pour le transport de fret, voire de personnes.
Stratolaunch sera donc utilisé « seulement » pour lancer les fusées aéroportées Pegasus XL de Northrop Grumman. En théorie, trois unités pourraient être lancées lors d’un même vol.
Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, publié le 17/01/2019
Lors d’un nouvel essai de roulage, le Stratolaunch a atteint 218 km/h et levé sa roue avant. Une dernière étape avant un premier vol d’essai prévu cette année.
Conçu pour transporter et lancer des fusées en orbite basse, Stratolaunch, le plus grand avion du monde, n’a pas encore pris la voie des airs depuis sa première sortie de hangar en juin 2017. Pourtant, Stratolaunch Systems Corporation, qui a été créée en 2011 par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, et Burt Rutan, a annoncé qu’un premier vol d’essai aurait lieu cette année. Ce calendrier sera-t-il respecté ?
Les choses semblent avancer dans la bonne direction. Il y a quelques jours, le Stratolaunch a battu son dernier record de vitesse lors d’un roulage sur piste où il a atteint les 218 km/h. Les deux roues avant de son train d’atterrissage ont même décollé brièvement du sol. Lors du précédent roulage qui avait eu lieu en octobre dernier, l’appareil avait atteint 145 km/h.
Dernier roulage avant le premier vol
Rappelons que ce géant de 590 tonnes (poids total au décollage) est conçu sur la base d’un double fuselage avec un empennageempennage central qui reçoit la charge à transporter. Il est propulsé par six moteurs de Boeing 747 et son envergure atteint 117,3 mètres. Il pourra emporter une charge utile de 249,4 tonnes. Stratolaunch, qui estime que sa solution est plus rapide et plus économique que le recours aux lanceurs classiques, a lancé le développement d’une gamme de trois fusées à lourde capacité (entre 3 et 6 tonnes de charge utile) dont une navette réutilisable.
L’entreprise n’a jamais indiqué précisément quelle vitesse son avion doit atteindre pour s’arracher du sol, mais assure qu’elle serait équivalente à celle d’un appareil classique qui est comprise entre 240 et 284 km/h. En avril dernier, des responsables de Stratolaunch déclaraient que ce troisième essai de roulage devrait être le dernier avant le premier vol. Nous ne devrions donc plus attendre trop longtemps avant de savoir si ce projet fou pourra ou non voler vers le succès.
Stratolaunch, le plus grand avion du monde, bat un nouveau record de vitesse au sol
Article de Marc Zaffagni, le 23/10/2018
Huit mois après un premier roulage à basse vitesse, l’avion géant Stratolaunch vient de franchir une nouvelle étape qui le rapproche un peu plus de son baptême de l’air.
En développement depuis 2011, le Stratolaunch, plus grand avion porteur jamais construit, poursuit avec succès les essais préliminaires avant son premier vol. Il vient d’effectuer un nouveau roulage sur piste en atteignant 145 km/h.
C’est quasiment le double de la vitesse atteinte lors de la précédente procédure « accélération-arrêt » en février dernier lors de laquelle le Stratolaunch avait roulé à 74 km/h. On approche désormais de la vitesse à laquelle ce mastodonte de 590 tonnes pour 117 mètres d’envergure pourra s’arracher du sol.
Le dernier roulage du Stratolaunch, ici, filmé. La vitesse annoncée est de 128 km/h mais la description de la vidéo indique que l’avion a atteint 145 km/h au cours de ces essais. © Stratolaunch
Stratolaunch prépare une gamme de fusées gros porteurs
D’autres essais vont suivre, et le premier vol de l’avion est espéré au cours des 12 à 18 prochains mois. Parallèlement à ce programme, Stratolaunch a annoncé le développement d’une gamme de trois fusées à lourde capacité (entre 3 et 6 tonnes de charge utile) dont une navette réutilisable.
Stratolaunch pense pouvoir débuter ses premiers lancements de fusées à partir de 2022. Rappelons que l’entreprise a été créée par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, qui vient de décéder des suites d’un cancercancer.
Article de Marc Zaffagni, paru le 28/2/2018
L’avion géant Stratolaunch, conçu pour transporter et lancer des fusées en orbite basse, vient de réussir un roulage sur piste à plus de 40 nœudsnœuds, soit un peu plus de 74 km/h, un record.
Moins d’un an après sa première apparition publique, le Stratolaunch se rapproche de plus en plus de son baptême de l’air. L’avion porteur, le plus grand du monde à l’heure actuelle, a effectué un nouveau roulage sur piste en atteignant une vitesse de 40 nœuds, soit un peu plus de 74 km/h. Une procédure appelée « accélération-arrêt » dans le jargon aéronautique.
Ce test fait suite au premier roulage réalisé en décembre dernier sur la piste située dans le désert de Mojave (Californie, États-Unis) et au cours duquel le Stratolaunch avait atteint 15 nœuds (27,7 km/h). Pour pouvoir arracher du sol ses 590 tonnes, l’appareil, d’une envergure totale de plus de 117 mètres, devra atteindre plus du double de sa vitesse actuelle. Un objectif à sa portée grâce aux six moteurs de Boeing 747 qui le propulsent.
L’avion porteur Stratolaunch lors de son « accélération-arrêt » sur la piste du désert de Mojave (Californie, États-Unis). © Stratolaunch
Le premier vol opérationnel prévu pour 2019
Les essais au sol vont ainsi se poursuivre de façon graduelle jusqu’au premier vol, qui devrait intervenir d’ici la fin de l’année. Le premier vol opérationnel est, quant à lui, programmé pour 2019.
Stratolaunch Systems Corporation, l’entreprise créée en 2011 par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, mise sur ce modèle d’avion porteur pour transporter et lancer des fusées en orbite basse. Une solution considérée comme plus rapide et plus économique que le recours aux lanceurs classiques.
Découvrez les premières images de Stratolaunch, le plus grand avion du monde
Article initial de Marc Zaffagni, paru le 1/06/2017
Stratolaunch, l’entreprise financée par Paul Allen, le cofondateur de Microsoft, vient de dévoiler les toutes premières images de son avion géant conçu pour transporter et lancer des fusées en orbite basse. La première mission opérationnelle est prévue pour 2019.
Après quatre ans d’assemblage, le plus grand avion du monde vient enfin de sortir de son hangar situé dans le désert de Mojave (Californie, États-Unis) pour sa première apparition publique. Le Stratolaunch est conçu par la société Stratolaunch Systems Corporation qui a été créée en 2011 par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, et Burt Rutan. Pour la petite histoire, ces deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur le projet d’avion porteur SpaceShipOne de la société Scaled Composites qui a ensuite servi de base à la société Virgin Galactic de Richard Branson.
Le projet du Stratolaunch a été lancé en 2011. Son objectif est de concevoir un avion porteur capable d’effectuer des lancements aéroportés pour mettre des fusées en orbite basse. Il est également prévu qu’il puisse lancer une mininavettemininavette dérivée de la Dream Chaser, susceptible d’emporter trois passagers.
“Le Stratolaunch pèse 226 tonnes à vide.”
La présentation officielle du Stratolaunch marque la fin de sa phase de constructionconstruction initiale. L’avion a été posé sur ses 28 roues et, pour la première fois, on peut connaître son poids réel à vide : 226,7 tonnes. Ce géant des airs est conçu sur la base d’un double fuselage avec un empennage central qui reçoit la charge à transporter.
L’envergure totale est de 117,3 mètres. Par comparaison, celle de l’hydravionhydravion Hughes H-4 Hercules alias « Spruce Goose », considéré jusqu’alors comme le plus grand avion du monde, était de 97,5 mètres. Pour revenir au Stratolaunch, il mesure 72,5 mètres entre son neznez et sa queue et se tient à 15 mètres au-dessus du sol depuis le sommet de sa queue verticale.
Présentation de Stratolaunch. © Stratolaunch
Six moteurs de Boeing 747 pour propulser le Stratolaunch
Selon Stratolaunch Systems, l’avion est conçu pour un poids total au décollage de près de 590 tonnes. Il pourra emporter une charge utile de 249,4 tonnes. Côté propulsion, le Stratolaunch est pourvu de six moteurs de Boeing 747. Au vu de ses poids et dimensions, le mastodonte aura besoin d’une piste d’au moins 3,7 kilomètres de long pour s’élancer et s’arracher du sol.
Maintenant qu’il tient sur ses roues, le Stratolaunch va entamer une phase de tests au sol puis, dans les airs. Cela a déjà commencé avec le remplissage des réservoirs qui peuvent contenir 113 tonnes de carburant. Les essais vont se poursuivre jusqu’au premier lancement en conditions réelles qui aura lieu en 2019. Il s’agira d’une fusée aéroportée Pegasus XL d’ATK Orbital qui peut emporter des satellites pesant jusqu’à 450 kilogrammes. Dans son communiqué, Stratolaunch Systems indique qu’il compte pouvoir lancer jusqu’à trois Pegasus par mission.
Voir toutes les photos de la sortie du Stratolaunch et de sa construction ici.
Article initial de Rémy Decourt, paru le 09/10/2014
Passée la déception de sa non-sélection par la NasaNasa pour la fourniture d’un système de transport spatial habité, l’entreprise Sierra Nevada ne renonce pas et annonce le développement d’une mininavette spatiale dérivée du Dream Chaser. Son lancement dans l’espace, aéroporté, sera confié à Stratolaunch, la firme de Paul Allen, cofondateur de Microsoft, qui met au point le plus gros avion du monde.
Sierra Nevada (SNC) et Stratolaunch ont profité du 65e Congrès international d’astronautiqueastronautique, qui s’est tenu du 29 septembre au 3 octobre à Toronto au Canada, pour annoncer un partenariat autour de la mise en œuvre d’un système de lancement aéroporté. Il serait constitué d’une version réduite du Dream Chaser de SNC et du projet spatial de Stratolaunch, de Paul Allen, cofondateur de Microsoft.
L’idée des deux firmes est d’utiliser l’avion de Stratolaunch, en développement, pour lancer une version réduite du Dream Chaser. Ce petit appareil pourrait embarquer un équipage de trois personnes ou voler de façon autonome. Quant à l’avion, il est énorme ! Conçu chez Scaled Composite par Burt Rutan, comme le Whiteknight Two de Virgin GalacticVirgin Galactic, il en reprend le principe du double fuselage avec un empennage central qui porteporte la charge utile. Mais les dimensions sont un cran au-dessus. L’envergure atteindrait 117 mètres, quand l’A380 affiche moins de 80 mètres, et l’avion pèserait 545 tonnes, un record absolu. Pour la motorisation, Stratolaunch prévoit six réacteurs, les modèles retenus pour l’expérimentation sur l’appareil en cours de développement étant les Pratt & Whitney récupérés sur les deux Boeing 747 achetés par l’entreprise. Avec sa charge, cet avion géant aura besoin d’une piste de décollage longue d’au moins 3,7 kilomètres. Capable de parcourir 2.400 kilomètres pour atteindre le point de lancement voulu, il pourra envoyer plus de 6 tonnes en orbite basse. Un premier vol de démonstration est prévu en 2016 et une mission d’essai dans l’espace est envisagée en 2018, voire 2017.
Avec Stratolaunch, le Dream Chaser peut assurer des missions variées
Ce système de lancement aéroporté impose moins de contraintes opérationnelles qu’un lanceur classique. Pour décoller et atterrir, il peut utiliser n’importe quel aéroport disposant d’une piste suffisamment longue et ce, dans des conditions météorologiques qui cloueraient au sol un lanceur.
De plus, il a le potentiel d’atteindre une très grande variété de destinations en orbite basse, dont la Station spatiale internationale qu’il desservira pour la rotation des équipages et son ravitaillement en fret. Autre atout et pour diversifier les sources de revenus, il ne se cantonnera pas aux seules missions habitées. Cette mininavette pourra également être adaptée à des vols sans équipage pour des missions scientifiques, le transport de marchandises légères ou le transport suborbitalsuborbital de point à point.
Cette version réduite du Dream Chaser est basée sur la version à plus grande échelle développée dans le cadre du partenariat public-privé avec la Nasa (CCDev) qui a duré quatre ans. Pour rappel, ce partenariat a été mis en place pour organiser la compétition entre les firmes qui sollicitent des contrats de service pour le transport spatial habité. Sur les quatre projets en compétition (les capsules de type ApolloApollo de Boeing et SpaceXSpaceX, la mininavette de Sierra Nevada et le lanceur Liberty d’ATK et d’Airbus Espace), la Nasa en a écarté deux. Restent aujourd’hui en compétition le CST-100 de Boeing et la version habitée de la capsule Dragon de SpaceX.
Bien que son concept n’ait pas été retenu lors de la sélection de la Nasa, Sierra Nevada a contesté la décision de l’Agence spatiale américaine auprès de la GAO (General Accounting Office), la cour des comptes américaine. Selon SNC, le Dream Chaser était au moins aussi en ligne avec les exigences de la Nasa que les deux autres projets, mais à un coût inférieur de quelque 900 millions de dollars (712 millions d’euros) par rapport au CST-100 de Boeing.