L’épidémie de bronchiolite qui sévit sur le territoire depuis début octobre continue de s’étendre et entraîne la saturation des services de réanimation pédiatriques dans certains hôpitaux. Si certains patients sont transférés vers d’autres établissements, des parents se déplacent eux-mêmes vers d’autres régions pour obtenir une consultation.
Le 22 octobre, un collectif de 7.000 soignants en pédiatrie avaient lancé un cri d’alarme dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, dénonçant la saturation des urgences pédiatriques, alors qu’une épidémie de bronchiolite s’abattait sur la France. En réponse, le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé la mise en place d’un “plan d’action immédiat” et le déblocage de 150 millions d’euros pour “les services en tension de l’hôpital”. Mais deux semaines plus tard, les services pédiatriques sont toujours à bout de souffle et ne parviennent pas à faire face à l’épidémie qui continue de s’étendre.
“On n’avait pas vocation à prendre en charge les petits de Nice”
Certains hôpitaux se retrouvent dans l’obligation de transférer des patients vers d’autres établissements. De leur côté, certains parents se déplacent eux-mêmes vers d’autres régions pour tenter d’obtenir une consultation pour leur enfant. C’est le cas dans le sud du pays où certaines familles font le voyage jusqu’à Monaco. “Il est nécessaire, qu’au niveau départemental, il y ait une réflexion très rapidement pour essayer de trouver des solutions pour tout le monde”, assure le docteur Hervé Haas, chef du service de pédiatrie du Centre hospitalier Princesse Grace.
“On a des accords avec la France pour s’occuper des Français qui sont dans la proche couronne mais on n’avait pas vocation à prendre en charge les petits de Nice, de l’arrière-pays niçois, ou encore de Grasse”, explique le docteur au micro d’Europe 1. La situation pourrait continuer à s’aggraver, 28 enfants ont déjà été transférés de l’Île-de-France vers des services de réanimation d’autres régions.
“On risque de se retrouver dans la même situation que nos voisins en France”
“Malheureusement, on constate de plus en plus que des parents sont prêts à faire des kilomètres en voiture pour venir jusqu’à Monaco. Il y a une augmentation entre 35 et 40% en un an de l’activité, ce qui est quand même important”, constate-t-il. “Le week-end, quand il y a un seul médecin qui voit 30 ou 40 enfants aux urgences, ça devient difficile. Donc on ne peut pas se permettre de dire qu’on va augmenter encore de 20, 30 ou 40% l’activité… On risque de se retrouver dans la même situation que nos voisins en France”, déplore-t-il.