Germain
Invité de Tech&Co, Stéphane Piat, le directeur général de Carmat, est revenu sur la reprise des transplantations de leur cœur artificiel prévue pour ce mois de novembre.
C’était une “décision difficile”, reconnaît Stéphane Piat dans Tech&Co. Mais après un an de suspension, le directeur général de Carmat s’apprête à reprendre les transplantations du cœur artificiel développé par son entreprise. La date de la première opération reste secrète, mais est prévue dans le courant du mois de novembre.
Avoir des procédés très précis
Cette pause d’un an a été motivée par la détection de défauts de qualité. “Nous avons pensé qu’il était plus sage, pour l’avenir de la société, de s’arrêter”, explique Stéphane Piat. Ainsi, les 26 dispositifs prêts à être transplantés ont été mis sur un banc d’essai. “Nous n’avons jamais autant appris”, se félicite le patron de Carmat.
“Le dispositif médical, ça reste très manuel, indique le directeur général. Il ne faut pas oublier que l’erreur humaine est fréquente. La seule chose que l’on puisse faire pour pallier ce problème, c’est d’avoir des procédés très précis.”
Le 25 octobre, Carmat a annoncé avoir reçu l’aval pour reprendre les implantations. L’organisme certificateur Dekra a approuvé l’ensemble des changements apportés par l’entreprise. Il est désormais possible pour Carmat de reprendre la mission de pallier au manque de don d’organes.
Un rythme de croisière attendu au deuxième trimestre 2023
“Il y a seulement 3% des patients chaque année qui ont besoin d’un organe qui en recevront un”, constate Stéphane Piat.
Durant sa mise en retrait, l’entreprise a dû maintenir ses coûts. Il faudra donc du temps pour reprendre une production stable. “Je pense qu’on pourra prendre un rythme de croisière important à partir du deuxième trimestre de l’an prochain”, confie Stéphane Piat.
Parallèlement à cette reprise des transplantations, Carmat prévoit de continuer à améliorer son cœur artificiel. L’entreprise espère pouvoir un jour s’affranchir du câble qui relie l’organe artificiel à des batteries pour l’alimenter. Avec une consommation d’énergie, “il faudra une technologie assez forte, puissante et fiable”, conclut le directeur général de Carmat.
