Nouvelle station spatiale chinoise, vols habités indiens attendus l’an prochain, premier lancement récent du Space Launch System (SLS) et retour sur la Lune de la NASA, décollages incessants du lanceur Falcon 9 de SpaceX pour mettre en orbite des milliers de satellites… Les grands programmes et les annonces se multiplient partout dans le monde.
Dans ce foisonnement, quelle est la place de l’Europe ? C’est tout l’enjeu de la prochaine conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) des 22 et 23 novembre prochains, qui décidera de ses financements pour les trois prochaines années.
Rappelons qu’une part considérable de nos activités quotidiennes est directement liée à l’espace : télécommunications, géolocalisation ou météorologie, nous dépendons du spatial en permanence, et cette omniprésence en fait à la fois un outil de souveraineté et un puissant levier de croissance.
L’accès européen autonome à l’espace permet à nos armées et à nos gouvernements de disposer de moyens satellitaires pour observer, écouter et communiquer de manière sûre. Les grands projets de constellations de télécommunications de l’Union européenne sont d’ailleurs essentiels pour compléter les dispositifs existants.
Observation de l’Univers profond
Grâce à l’espace, la connaissance scientifique ne cesse de progresser, allant de l’observation de l’Univers profond grâce à l’extraordinaire mission Planck ou, plus récemment, au télescope spatial James-Webb, jusqu’à l’appréhension des lois fondamentales de la physique avec notamment la mission Microscope, en passant par les expériences menées en microgravité par nos astronautes comme lors des deux dernières missions de Thomas Pesquet.
Le spatial est enfin l’outil principal de mesure de la santé de notre planète. Les satellites, qui observent continuellement la Terre depuis des décennies, produisent des données cruciales pour étendre les connaissances liées à l’environnement et à la biodiversité, observer et comprendre les effets du réchauffement climatique, améliorer les modélisations mathématiques pour la météorologie et le climat, mais aussi irriguer les politiques publiques en matière de réduction des émissions et d’adaptation au dérèglement climatique.
Au service de toute la société, le spatial incarne également une part de rêve et de confiance dans le progrès et dans la science, qui est au cœur du projet et de la vision européenne. Comme le disait le président de la République en mars à Toulouse, « nous, Européens, cultivons en effet une certaine idée de l’espace comme un regard décentrant sur le monde et sur la condition humaine, comme un bien commun qui doit être utile à tous ».
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