Dimanche, le ministre de la Santé a estimé que l’épidémie naissante de grippe était “virulente”. Le premier syndicat de pharmaciens voit dans le retard de la campagne une “fatigue” envers la vaccination.
La vaccination contre la grippe saisonnière est en “retard important” par rapport à l’an dernier, ont indiqué lundi les deux principaux syndicats de pharmaciens, qui redoutent une épidémie “particulièrement intense” cet hiver.
La tendance n’est pas favorable: au 18 novembre, 32 jours après le lancement de la campagne de vaccination antigrippale, un peu plus de 7 millions de doses avaient été distribuées, contre 8,6 millions l’an dernier dans le même temps de passage.
Soit 18,3% de moins, selon les données collectées auprès de 14.000 des 20.000 pharmacies françaises et publiées par la société IQVIA, spécialiste des données de santé, sur sa “plateforme opendata”.
“Un retard très important” pour le syndicat de pharmaciens Uspo, qui “tire la sonnette d’alarme sur la chute de la couverture vaccinale”, jugeant dans un communiqué cette baisse “particulièrement inquiétante”.
Une “fatigue” envers la vaccination
“C’est un peu la cata cette année”, confirme à l’AFP Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat de la profession. D’autant plus que ce recul concerne surtout les publics “prioritaires” (plus de 65 ans, malades chroniques, femmes enceintes), auxquels l’injection était réservée jusqu’au 15 novembre.
Pointant une “fatigue générale envers la vaccination, même chez ceux pour qui c’est nécessaire”, Philippe Besset estime qu’il sera “très difficile” de rattraper ce “retard” sans une “campagne de communication importante”.
Or le temps est compté, car “les indicateurs d’arrivée de la grippe ont commencé à s’allumer en Bretagne”, passée en phase pré-épidémique début novembre, a souligné le ministre de la Santé, François Braun, dimanche sur RTL, qualifiant l’épidémie naissante de “virulente”.
L’Uspo fait pour sa part état d’une “activité grippale supérieure” aux autres années, laissant “présager une épidémie prématurée et particulièrement intense” en métropole.
François Braun a néanmoins assuré que le système de santé pourra “supporter l’arrivée de la grippe si tout le monde y met du sien (et) si les personnes les plus fragiles se font vacciner”.