in

Les préhistoriques cuisinaient leurs repas !



Et si nos pratiques culinaires dataient de plus de 70 000 ans ? Une nouvelle étude montre que nos ancêtres se préparaient des plats complexes à partir d’ingrédients variés.

Et si notre attrait pour la cuisine et les bons petits plats dataient de l’ère préhistorique ? Loin de l’image de l’Homme de Néandertal dévorant un morceau de viande à peine cuit au fond de sa caverne, il semblerait que nos ancêtres aient eu très tôt l’habitude d’assaisonner leurs plats et de mélanger les ingrédients. C’est ce que révèle une nouvelle étude publiée dans la revue Antiquity.  

Depuis au moins 70 000 ans, l’Homme de Néandertal et Homo sapiens se seraient ainsi préparé de véritables repas, partagés au sein du groupe. Des repas nécessitant d’ailleurs plusieurs étapes de préparation et impliquant de nombreux ingrédients, dont certains n’ayant que pour objectif de relever le goût du plat.

Une pratique culinaire complexe il y a 70 000 ans déjà

Ces résultats ont été obtenus grâce à l’analyse des restes de repas fossilisés retrouvés sur deux sites paléolithiques. L’un est situé en Grèce, au niveau de la grotte de Franchthi. Les dépôts sédimentaires permettent de remonter à la période datant de 13 000 à 11 500 ans. L’autre grotte, celle de Shanidar, est située dans le Zagros, dans le Kurdistan irakien. Cet abri aurait accueilli les premiers humains modernes, il y a 40 000 ans mais également des Néandertaliens il y a 70 000 ans. Auparavant, les plus anciens restes de repas ne dataient que de 14 400 ans. Ces nouvelles découvertes paléontologiques représentent donc une petite révolution et ont notamment permis d’étudier le régime alimentaire des tout premiers chasseurs-cueilleurs, mais également la façon dont ils confectionnaient leurs repas.

Les deux abris-sous-roche ont en effet révélé la présence de restes de préparations complexes à bases de végétaux. Sur le site de Franchthi, les restes ressemblent à des miettes de pain brûlé, de galettes ou de résidus de bouillie fine, agrémentées de graines de légumineuses grossièrement moulues. Sur le site de Shanidar, plus ancien, ce sont des graines de moutarde et de pistache sauvage qui semblent avoir accompagné les préparations culinaires. Même les restes associés à Néandertal montrent que ces hominidés mélangeaient des graines d’herbe sauvage à des légumineuses broyées pour former une préparation qui était chauffée avec de l’eau. Une étude précédente avait d’ailleurs mis en évidence des traces de graines d’herbe dans le tartre recouvrant les dents de fossiles néandertaliens.

Assaisonner les plats, un geste plus vieux qu’on ne le pensait

Grâce à l’analyse au microscope électronique à balayage, les chercheurs ont pu clairement identifier la nature de ces graines. Leurs résultats montrent d’ailleurs que les mélanges produits par les hommes préhistoriques devaient ainsi avoir un goût plutôt amer. Si aujourd’hui nous utilisons les mêmes graines dans notre cuisine, nous veillons à les tremper, à les chauffer et à les décortiquer afin d’en réduire l’amertume et d’éliminer les toxines, et très visiblement, nos ancêtres procédaient de même ! Les restes de repas montrent cependant que les enveloppes des graines n’étaient pas totalement retirées, ce qui suggère que les hommes préhistoriques les conservaient partiellement afin de garder un goût amer, certainement pour donner du relief à leurs plats.

Nos pratiques culinaires seraient donc nées il y a plusieurs dizaines de milliers d’années. Cette étude montre également que les Hommes de Néandertal tout comme les Homo sapiens avaient un régime alimentaire très varié incluant de nombreuses sortes de plantes : graines, herbes, racines, légumineuses, noix, baies… qu’ils préparaient soigneusement avant de les mélanger à de la viande ou du poisson. Car si nos ancêtres se nourrissaient assurément de végétaux, l’analyse isotopique de leurs squelettes montre que leur principale source de protéine était la viande. Les Hommes de Néandertal en auraient d’ailleurs été de très grands consommateurs, alors qu’Homo sapiens aurait eu un régime plus diversifié.

What do you think?

Written by Milo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Quels sont vraiment les effets des ondes électromagnétiques sur le corps humain ?

Covid, bronchiolite et grippe: la “tripledémie” hivernale inquiète les professionnels de la santé