Emmanuel Macron a publié deux tweets à propos d’un « télégramme diplomatique en cryptographie post-quantique ». Ce terme désigne de nouveaux algorithmes, plus sécurisés, qui devraient résister à la révolution imminente de l’ordinateur quantique.
Ce jeudi, Emmanuel Macron a déclaré dans un tweet que la France a transmis son premier télégramme diplomatique en post-quantique. Le ministère des Affaires étrangères a également publié un communiqué plus détaillé. Si pour certains c’est un jargon obscur, cette nouvelle cache une avancée scientifique qui aura un impact sur toutes les communications à travers Internet.
Les algorithmes de chiffrementchiffrement protègent tous les échanges ayant besoin de rester secrets, dont les transactions bancaires, l’accès sécurisé aux sites Web et l’échange de messages chiffrés, y compris dans les messageries instantanées comme Signal et WhatsAppWhatsApp. Ils sont tellement sécurisés que même avec un supercalculateursupercalculateur, il faudrait plus de temps que l’âge actuel de l’UniversUnivers pour casser la protection et dévoiler le contenu d’un message chiffré.
Une sécurité menacée par les ordinateurs quantiques
Malgré cela, une véritable course contre la montre se joue dans le monde de la cryptographie pour développer de nouveaux algorithmes. La prochaine révolution dans le monde de l’informatique sera l’ordinateur quantique. Ces machines pourront effectuer des calculs à une vitessevitesse beaucoup plus élevée que l’informatique actuelle, et seront en mesure de décrypter assez rapidement des données chiffrées.
Les chiffrements symétrique et asymétriqueasymétrique seront tous les deux affectés. Le chiffrement symétrique utilise une seule clé pour chiffrer et déchiffrer les données protégées, qui doit donc être communiquée à toutes les personnes qui ont besoin d’y accéder. Pour celle-ci, la solution est assez simple. Il suffit d’augmenter la taille de la clé sans changer l’algorithme afin de protéger les données. C’est le chiffrement asymétrique qui sera particulièrement vulnérable aux ordinateurs quantiques. Il est basé sur deux clés, une privée et une publique. La clé publiqueclé publique du destinataire sert à chiffrer les données qui lui sont envoyées, et seule sa clé privéeclé privée permet de les déchiffrer. Cette méthode est utilisée pour les échanges sécurisés, y compris les messageries instantanées.
Une nouvelle norme pour sécuriser les échanges
C’est ici qu’intervient le message du président de la République. La cryptographie post-quantique désigne de nouveaux algorithmes de chiffrement qui résistent à l’ordinateur quantiqueordinateur quantique. De plus, leur fonctionnement n’implique pas l’utilisation d’un ordinateur quantique, ils peuvent être implémentés sur tous nos appareils actuels. Cette « cryptographie post-quantique » s’appuie sur une solution développée par CryptoNext Security, une start-upstart-up issue de l’Inria, le CNRS et l’université Paris-Sorbonne.
Le message a été envoyé le 30 novembre et chiffré grâce aux algorithmes Crystals-Dilithium, sélectionné notamment par le NISTNIST (organisme de standardisation américain), et Frodo-Kem, un parmi plusieurs sélectionnés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Les algorithmes choisis seront certainement intégrés à une future norme, que le gouvernement souhaite déployer rapidement. Le communiqué indique que « le Gouvernement français présentera, d’ici la fin du premier trimestre 2023, un premier plan d’action, intégrant une méthodologie et un calendrier de migration vers la cryptographie post-quantique de ces infrastructures critiques ».