L’accès à ce traitement, à prendre dès les premiers jours de l’infection, est facilité pour les personnes les plus fragiles grâce à la mise en place d’ordonnances anticipées.
Le ministre de la Santé François Braun a annoncé vendredi la mise en place d’une “ordonnance conditionnelle” pour le médicament Paxlovid du laboratoire Pfizer. Les médecins peuvent depuis samedi prescrire ce traitement contre le Covid-19 en anticipation, soit avant même que les patients attrapent le virus.
L’idée est qu’ils puissent se rendre directement en pharmacie en cas de contamination, cela doit permettre de “faciliter la prise rapide du médicament des personnes les plus fragiles”, a expliqué le ministre.
Avec ce traitement, “on a une fenêtre de tir qui est de 3 à 5 jours, au-delà de ces 5 jours, cela ne sert plus à rien, le virus s’est emballé et on n’arrive plus à le contrôler suffisamment pour empêcher le risque de formes graves”, explique sur notre antenne Brigitte Autran. C’est pourquoi “il faut aller vite” et simplifier l’accès à ce traitement.
Un antiviral à prendre dans les 5 premiers jours de l’infection
Dans un avis du 20 octobre, le Covars rappelait que cet antiviral est “recommandé dans les 5 premiers jours de l’infection aux patients de plus de 60 ans ou ayant des facteurs de risque de forme sévère de Covid-19, quel que soit leur âge, ou ayant un déficit immunitaire sévère”. Le Covars appelait alors déjà à la mise en place d’une “prescription anticipée conditionnelle”.
Sa prise permet une réduction “du risque de 89% des hospitalisations et des décès dans les 28 jours”, souligne le comité, qui ajoute que “le Paxlovid garde son activité sur les variants actuels du SARS-COV2.”
Le médecin généraliste auteur de l’ordonnace devra vérifier les antécédents des patients, et que les traitement en cours soient compatibles avec la prise de cet antiviral.
Et “même si le médecin généraliste ne connait pas forcément tous les médicaments que prennent les patients, le pharmacien a une vision plus globale, c’est lui qui délivre et qui peut éventuellement corriger le tir s’il y a eu un défaut sur une prescription”, déclare sur BFMTV Pascal Charbonnel, médecin généraliste.
Un antiviral encore peu utilisé
Cet antiviral est présent sur le marché français depuis février dernier, mais reste assez peu utilisé, trop peu selon les autorités sanitaires. Le Covars appelait en octobre à “amplifier son usage”.
“Il y a eu environ 15.000 prescriptions durant le mois d’octobre mais c’est encore insuffisant. Il faut vraiment l’utiliser beaucoup plus”, avait lancé l’immunologue Brigitte Autran, à la tête du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), fin novembre.
Le Paxlovid reste un outil complémentaire aux gestes barrières permettant, d’éviter la contamination, mais aussi au vaccin, qui diminue également les risques de formes graves.