Barbara
Des géants des énergies fossiles et de la High Tech soutiennent un nouvel effort audacieux visant à retirer le dioxyde de carbone de l’océan Pacifique afin de lutter contre le changement climatique. Cependant, la technologie naissante, appelée “captage direct dans l’océan” (DOC), doit encore prouver son efficacité et éviter toute incidence négative. La start-up Captura, fondée par des chercheurs du Caltech, vient d’annoncer un nouveau projet soutenu par le plus grand fournisseur de gaz des États-Unis, initiant le pilotage de son plus grand projet à ce jour au port de Los Angeles.
Captura vise à exploiter les capacités d’absorption de CO2 de l’océan en utilisant la loi d’Henry. Pour cela, elle capte l’eau de mer qu’elle filtre à travers un processus appelé électrodialyse, pour séparer la moitié du pourcentage d’eau qui contient une dose de CO2. Ensuite, Captura zappe l’eau avec de l’électricité pour la transformer en acide et en base, avant de libérer l’acidité pour réagir avec le carbone pour dégager le CO2. Il peut ensuite être stocké ou vendu comme produit.
Le nouveau projet de Captura vise à retirer environ 100 tonnes de CO2 de l’océan par an, ce qui est encore minuscule dans le contexte actuel de la crise climatique, mais qui permettra de tester la technologie en conditions réelles et de vérifier ses impacts environnementaux. Certaines organisations de conservation expriment une certaine réserve quant à cette technologie, notamment sur ses impacts sur la biodiversité marine et les écosystèmes. Les soutiens financiers du projet, tels que les géants de l’énergie fossile tels qu’Aramco et Equinor, suscitent également des doutes quant à la véritable intention de cette initiative dans la lutte contre le changement climatique.
En fin de compte, la capture de carbone ne peut remplacer la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et doit s’inscrire dans un plan global de transition vers des énergies propres et renouvelables. Cependant, certaines entreprises, en particulier de la High Tech, se tournent vers des technologies de capture de CO2 pour compenser certaines de leurs émissions et atteindre des engagements de neutralité carbone.
