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La plupart des lacs sur Mars n’ont pas été identifiés



Si la présence d’eau liquide dans le passé de Mars ne fait désormais plus de doute, une nouvelle étude souligne que nous sommes loin d’avoir identifié la majorité des lacs ayant existé sur la Planète rouge.

Depuis quelque temps, et notamment grâce aux données recueillies par les rovers martiens, l’on sait que Mars a par le passé possédé des lacs d’eau liquide, souvent nichés au cœur d’anciens cratères d’impacts. Le cratère Jezero, que sillonne actuellement Perseverance, en est un parfait exemple avec notamment la présence d’une succession sédimentaire d’origine deltaïque.

L’étude de ces anciens lacs, dont l’existence remonte à plusieurs milliards d’années, est extrêmement importante pour déterminer les conditions climatiques qui ont régné sur la planète au début de son histoire. Ce sont également des lieux préférentiels pour espérer retrouver des traces de vie primitive. Car les sédiments lacustres, souvent argileux, sont les milieux les plus propices à la conservation de molécules biologiques.  

Les anciens lacs martiens sont bien sûr identifiés grâce aux données et images satellitaires acquises depuis l’orbite par les diverses sondes qui scrutent la surface martienne en permanence. Aujourd’hui, ce sont ainsi environ 500 anciens lacs qui ont été répertoriés à la surface de Mars. Mais pour certains scientifiques, ce chiffre est certainement très en deçà de la réalité.

70 % des anciens lacs martiens encore non identifiés

Plus de 1.000 paléolacs pourraient en effet avoir échappé à l’œil des satellites. Tout semble être une histoire de taille. Il faut remarquer que presque tous les anciens lacs identifiés jusqu’à présent sont particulièrement vastes, faisant généralement plus de 100 km2. Or, sur Terre, seulement 30 % des lacs appartiennent à cette catégorie. Les 70 % restants sont bien plus petits.

Si l’on considère que cette statistique est valable pour la Planète rouge il est donc fortement probable que nous soyons pour l’instant passé à côté de la grande majorité des lacs martiens. Cette lacune s’expliquerait tout simplement par la difficulté à identifier ces anciens petits bassins par imagerie satellite. Or, ils pourraient, tout autant que les lacs plus vastes, délivrer une importante masse d’information sur l’environnement passé de la Planète rouge.

Des lacs éphémères et à courte durée de vie

Cette problématique a fait l’objet d’un article dans la revue Nature Astronomy. Pour Joseph Michalski, de l’université de Hong Kong et auteur principal de l’étude, référencer l’ensemble des anciens lacs pourrait notamment permettre de mieux dater la présence d’eau liquide à la surface de la planète, mais aussi de mieux comprendre les conditions hydriques globales et ses variations au cours du temps. Car si les lacs actuellement identifiés ont entre 3,5 et 4 milliards d’années, il apparaît que chaque lac n’aurait eu qu’une durée de vie de l’ordre de 10.000 à 100.000 ans. Cela signifie que la plupart du temps, la planète devait être aride et froide, avec seulement quelques périodes épisodiques plus chaudes durant lesquelles les lacs se seraient formés de manière éphémère.

Les lacs martiens seraient d’ailleurs relativement différents de ceux que l’on observe sur Terre. La faible gravité de la planète n’aurait en effet pas favorisé le dépôt rapide des sédiments sur le fond. Au lieu de lacs cristallins, il semblerait plus juste d’imaginer des lacs aux eaux turbides, chargées en sédiments, et dans lesquels la lumière blafarde du jeune Soleil aurait eu du mal à pénétrer. L’absence de végétation, qui aide normalement à la stabilisation des sédiments, aurait également favorisé ce phénomène. Ajoutez à cela le fait que l’éloignement de Mars reçoit bien moins d’énergie solaire que la Terre et vous obtenez un milieu lacustre certainement peu propice au développement de la vie photosynthétique.

Les meilleures chances de trouver des biosignatures restent dans les lacs vastes et profonds

Dans ce contexte, et même si la totalité des anciens lacs martiens est loin d’avoir été identifiée, les grands lacs restent les sites les plus intéressants à aller visiter dans le but de trouver des biosignatures. Ce sont en effet ceux qui sont susceptibles d’être restés en eau sur de longues périodes de temps. Ils ont également l’avantage de présenter plusieurs types d’environnements, avec potentiellement la présence de systèmes hydrothermaux capables de fournir une source de chaleur et d’énergie supportant l’émergence d’une vie microbienne.

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Written by Stephanie

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