Des chercheurs du MIT ont mis au point une gélule motorisée capable de traverser la barrière muqueuse de l’intestin grêle. Elle pourrait représenter une alternative aux piqûres pour des traitements comme l’insuline ou certains antibiotiques.
De nombreux médicaments ne peuvent pas être pris de manière orale à cause de la barrière muqueuse intestinale. C’est la raison pour laquelle certains traitements, comme l’insuline ou toute autre substance à base de protéines ou d’acides nucléiques, doivent être administrés par injection. De nombreuses pistes sont étudiées pour contourner cette barrière. Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis, ont trouvé une méthode assez originale en utilisant une capsule robotique, qu’ils ont publiée dans la revue Science Robotics.
Baptisé RoboCap, elle creuse un tunnel à travers la barrière muqueuse afin de déposer le médicament directement sur l’épithélium. La capsule mesure environ 2,5 centimètres de longueur, pour un peu moins d’un centimètre de diamètre. Elle est protégée par une couche de gélatine qui se désagrège au contact du pH de l’intestin grêle.
Une gélule motorisée
La capsule contient un petit moteur alimenté par une pile oxyde d’argent, ainsi qu’un compartiment de 342,6 mm³ pour les médicaments. Lorsque la gélatine est dissoute elle expose une membrane qui bloque le circuit entre la pile au moteur. Cette membrane est alors également dissoute et la capsule se met à vibrer. Grâce à des pics et sillons tracés sur l’extérieur, RoboCap parvient à creuser un tunnel dans la muqueuse.
Les chercheurs ont testé la capsule sur des cochons avec de l’insuline ou de la vancomycine, un antibiotique glycopeptide. Les résultats indiquent que la dose effectivement absorbée était 20 à 40 fois plus élevée qu’avec une simple gélule. Selon les chercheurs, il serait également possible d’administrer des médicaments directement au niveau de l’estomac ou du côlon en changeant la formule de la gélatine pour qu’elle se dissolve à un pH différent. Reste à voir si ce mode d’administration serait viable sur le long terme, le diabète de type 1 nécessitant plusieurs doses d’insuline par jour à vie.