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« La fin de l’abondance, d’accord, mais pour tout le monde »

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Fin de l’abondance ? Il n’y a jamais eu que l’illusion de l’abondance, en puisant dans les stocks d’énergie fossile accumulés sur des millions d’années et en compromettant l’avenir de nos petits-enfants. Dès 1973, l’économiste américain Kenneth Boulding (1910-1993) le disait : « Pour croire que l’on peut avoir une croissance infinie dans un système fini, il faut être fou ou économiste. »

Depuis la naissance du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en 1988, les avertissements tombent avec la régularité d’un métronome, sans effet notable. Et les fous, convaincus que nous n’avons pas d’impact sur le climat ou que les progrès techniques remédieront à tout, ont continué à tenir le haut du pavé.

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C’est seulement sous l’effet de chocs externes – les deux crises pétrolières de 1973 et de 1978, la crise financière de 2008, et celle liée au Covid-19 – que la croissance mondiale des émissions de gaz à effet de serre s’est provisoirement ralentie ou stoppée, sans que l’on accepte de parler de fin de l’abondance.

Pris en tenaille

Il a fallu, en 2022, la concomitance inédite de la guerre en Ukraine, des canicules et de la sécheresse pour que notre président de la République finisse par l’avouer : il n’y a pas, sur une planète de 8 milliards d’habitants, d’abondance d’énergie fossile. Entre la dépendance à l’égard du gaz russe ou du pétrole saoudien et une planète qui risque de devenir invivable en quelques décennies, nous sommes pris en tenaille. Merci à Vladimir Poutine de nous avoir mis au pied du mur ; à condition, toutefois, que, cette crise passée, nous ne revenions pas à nos errements antérieurs.

La fin de l’abondance a un synonyme : le rationnement. Depuis le protocole de Kyoto, il y a vingt-cinq ans, nos engagements internationaux portent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre liés à notre mode de vie. Ce qui, en clair, signifie un rationnement de l’énergie fossile. Mais seule une petite minorité, dont j’étais, osait utiliser le mot parce qu’il faisait peur, disait-on, parce qu’il rappelait le mauvais souvenir de la guerre, parce que l’on n’aime pas les empêcheurs de rêver en rond.

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Mais, enfin, quand on dit que nos émissions sont plafonnées et que le plafond doit s’abaisser chaque année de 6 % par an pour assumer nos responsabilités vis-à-vis des autres sociétés et des générations futures, de quoi parle-t-on, sinon de rationnement ? Nous n’avons pas voulu l’assumer, car il s’agissait d’un rationnement de la demande, un rationnement de responsabilité. Nous avons préféré l’irresponsabilité à la vérité. La guerre en Ukraine, elle, nous impose le rationnement par l’offre. Profitons-en pour prendre le problème à bras-le-corps.

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Written by Stephanie

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