Stephanie
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La CAQ peut se permettre pour les deux ou trois prochaines années de gouverner sans toujours penser à faire des gains à court terme dans les sondages.
Plus que jamais, une gouvernance « non sexy » est nécessaire. Mettons de côté le coupage de ruban et les bonbons politiques pour régler des problèmes profonds.
HLM
On apprenait mercredi que 1700 logements dans des HLM montréalais sont vacants, alors que 24 000 personnes sont sur la liste d’attente.
Ce n’est pas tout ! Robert Pilon, de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec, explique que plus de 6000 logements habités sont infestés de vermines, comme des punaises.
L’Office municipal d’habitation de Montréal demande un budget de 150 millions $ par année, mais il n’en reçoit que la moitié.
Réparer des toits ou rénover des logements déjà construits, c’est moins sexy que construire des maisons des aînés. Mais plus on néglige le problème, plus il s’aggrave.
Santé mentale
La mort d’Amélie Champagne a mis en lumière les besoins criants en santé mentale qui touchent tout le monde, peu importe les classes sociales.
Il existe pourtant des solutions qui méritent qu’on s’y attarde. Par exemple, le réseau communautaire, hors des hôpitaux, comme les centres de crises et les groupes d’entraide.
Mais en avez-vous déjà entendu parler ? Pourquoi n’en fait-on pas plus la promotion ? Pourquoi a-t-il fallu attendre près de 20 ans pour avoir un centre de crise en Estrie ?
Même chose pour les jeunes : le regroupement des maisons de jeunes appelle le gouvernement à l’aide. Elles ne reçoivent que le tiers des budgets nécessaires pour leur survie !
Photo courtoisie, Annie Diotte
Pascal Morrissette a fréquenté les maisons des jeunes, ce qui lui a permis de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui.
Ces maisons sont là pour garder des jeunes accrochés et éviter la rue. « [Quand j’étais jeune], le crime était une option », me racontait l’animateur Pascal Morrissette en entrevue à QUB. Il s’en est sorti grâce à ces maisons des jeunes.
- La meilleure façon de commencer la journée avec son café, c’est l’émission de tous les jours dès 6 h, en direct ou en balado à :
Développement énergétique
Autre enjeu qui n’est pas sexy, mais qui est très crucial : la gestion de notre territoire. Pour devenir la batterie de l’Amérique du Nord, le Québec devra prendre des décisions difficiles.
Le Québec a l’occasion de devenir un acteur géopolitique majeur dans la transition énergétique, écrit le spécialiste Yvan Cliche, dans son plus récent ouvrage Jusqu’à plus soif.
Par contre, des lignes de transport d’électricité, des éoliennes, des panneaux solaires, des barrages, des mines… ça doit se faire quelque part, et généralement, où des gens vivent.
Prenons le temps d’avoir cette réflexion pas très sexy sur ces développements majeurs pour éviter de rejouer dans le film des gaz de schiste.
La CAQ a le luxe du temps et le luxe d’avoir l’appui d’une forte partie de la population. C’est le temps de s’occuper de ceux qui en ont vraiment besoin. C’est le temps de prendre des risques et de gouverner pour le bien de tous, et d’oublier pour l’instant qu’il faut remporter la prochaine élection.
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