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Un requin blanc retrouvé échoué sur les côtes du golfe du Saint-Laurent, «une première»


Une carcasse entière de requin blanc a été retrouvée échouée sur la plage de Pointe-Sapin au Nouveau-Brunswick, une première sur les côtes du golfe du Saint-Laurent.

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«C’est la première fois qu’on retrouve une carcasse de cette espèce aussi intacte ici, explique Jeffrey Gallant, directeur scientifique de l’Observatoire des requins du Saint-Laurent (ORS) depuis plus de 20 ans. Nous avions recensé une dent de requin blanc, trouvée sur une plage à Baie-Trinité en 2019, mais jamais une dépouille en aussi bon état.»

Dans la baie de Fundy, au sud du Nouveau-Brunswick, le phénomène reste très rare, mais quelques dépouilles avaient été trouvées ces dernières années.

«Deux carcasses de requins blancs ont été retrouvées dans des circonstances semblables en Nouvelle-Écosse en 2015 et en 2011, précise M. Gallant. D’autres carcasses pourraient s’être échouées au Canada Atlantique, y compris dans le golfe du Saint-Laurent, sans toutefois être découvertes car étant dans des endroits difficiles d’accès ou peu achalandés»

La dépouille a été retrouvée lundi matin à Pointe-Sapin, un village situé à une heure au nord de Moncton, par une passante qui se promenait sur la plage. L’ORS a ensuite confirmé qu’il s’agissait d’un «jeune requin blanc mâle d’environ trois mètres de longueur», ne présentant «aucune blessure apparente» et ne «portant pas d’émetteur».

L’animal a depuis été mis en sécurité par Pêches et Océans Canada, ministère du gouvernement du Canada.


Une carcasse d’un requin blanc mâle d’environ 3 mètres a été retrouvée échouée à Pointe-Sapin, située à une heure au nord de Moncton, le 16 octobre 2022.

Facebook / Pierrette Landry

«Un technicien a été dépêché sur place pour procéder à une nécropsie et connaître les causes exactes du décès», explique la docteure Heather Bowlby, chercheuse à l’Institut océanographique de Bedford, rattaché au ministère.

De son côté, Jeffrey Gallant penche pour l’hypothèse d’un décès accidentel et qui ne serait potentiellement pas lié à l’activité humaine.

«C’est un jeune requin, et il n’y a pas beaucoup de profondeur d’eau à cet endroit, il est possible que par manque d’expérience il se soit échoué en chassant le phoque», soutient le spécialiste, n’excluant pas non plus que le requin ait pu être «pêché accidentellement, puis relâché dans un état ne lui permettant pas de survivre».

Un nombre de signalement en hausse

Si la présence des requins blancs sur la côte atlantique canadienne n’est pas rare, le nombre de signalements est en hausse ces dernières années.

«Il y a définitivement une augmentation importante des observations dans le golfe du Saint-Laurent à une fréquence qu’on ne voyait pas auparavant, assure Jeffrey Gallant. En 2017, les signalements de requins blancs dans les Îles-de-la-Madeleine étaient anecdotiques. En 5 ans, c’est devenu presque normal d’en apercevoir.»

La présence de requins blancs est mieux documentée ces dernières années, grâce notamment aux travaux de l’organisme américain de recherche maritime Ocearch, qui pose des émetteurs sur les requins pour suivre leur déplacement dans les Maritimes. Mais l’ORS rapporte également un plus grand nombre d’observations de la part de pêcheurs et de plaisanciers.

«C’est devenu prévisible d’en voir si l’on se rend dans certains endroits, notamment sur les côtes des Îles-de-la-Madeleine, qui est la 2e plus grande réserve de phoques gris au monde», explique le directeur scientifique de l’ORS.

Avec une équipe de bénévoles composée de spécialistes de plongée, de vidéographie et d’écologie sous-marine, Jeffrey Gallant et ses collègues avaient d’ailleurs mis le cap sur l’île Brion en septembre à la recherche des requins blancs.

«À peine quelques heures après notre arrivée sur le site, on avait déjà documenté la présence d’un requin en train d’attaquer un phoque», raconte M. Gallant. Les images feront l’objet d’un documentaire qui sera prochainement dévoilé au grand public.

Plus de requins sur les côtes québécoises?

Selon Jeffrey Gallant, la possibilité de voir de plus en plus de requins blancs sur les côtes québécoises dans les prochaines années est probable.

«Ce n’est pas impossible, et on a récemment aperçu un requin blanc marqué par Ocearch près de Grande-Rivière en Gaspésie, souligne le chercheur. Le requin cherche surtout à s’alimenter, et à Percé, il y a beaucoup de phoques. Le gestionnaire du Club Nautique de Percé nous a d’ailleurs fait parvenir une photo d’un phoque gris qui présentait une morsure très importante et très profonde. Nous savons que c’est l’œuvre d’un requin blanc.»

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Written by Stephanie

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