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Profession : promoteur de biodiversité


Baptiste Trény, fondateur de Créateur de forêt, lors du chantier de plantation de Plaine-d’Argenson, dans les Deux-Sèvres, expliquant à un enfant les vertus de la plantation d’arbres.

Ne dites pas à ses enfants qu’il ne plante pas vraiment des forêts, ils seraient déçus. Eux qui pensaient avoir compris le nouveau métier de leur papa. Il y a deux ans, Baptiste Trény, 39 ans, « pris par l’urgence d’agir face à l’érosion de la biodiversité », a quitté son poste de gestionnaire de patrimoine à la MAIF (pas très concret pour sa progéniture) pour lancer Créateur de forêt, son entreprise.

Objectif : redonner vie à des parcelles en friche ou impropres à l’agriculture appartenant à des communes rurales en y plantant des arbres, mais aussi en y aménageant des prairies, des bosquets, des mares, des zones humides… « Selon les terrains, reboiser n’est pas l’unique réponse pour rebâtir un écosystème, explique l’ancien cadre. Mais c’est la partie la plus visible, celle sur laquelle il est plus facile de mobiliser les citoyens, les entreprises et les élus. »

Concrètement, l’entreprise démarche des collectivités locales désireuses de lui confier gracieusement l’aménagement des espaces où l’intervention humaine est utile pour relancer la biodiversité, créer des corridors écologiques, dépolluer les sols… Pour financer ces missions, Baptiste Trény a recours à des fonds privés sous forme de parrainage ou de financement participatif. « Beaucoup de petites communes n’ont ni les moyens ni l’expertise sur place pour végétaliser leurs parcelles. Comme le ferait un promoteur immobilier, nous trouvons un terrain, des financements, et fédérons plusieurs métiers pour construire le projet », explique celui qui se définit comme « promoteur de biodiversité au service des primo-accédants à l’écologie ».

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Les communes restent propriétaires de leurs terrains mais s’engagent pour quatre-vingt-dix-neuf ans à maintenir les objectifs de préservation de la biodiversité, grâce à un nouveau dispositif juridique – l’obligation réelle environnementale (ORE). « C’est le meilleur moyen disponible pour sanctuariser les plantations et être certain d’un engagement sur le long terme », assure le fondateur qui, pour l’instant, ne se rémunère pas, mais arrive à salarier une petite équipe de trois personnes.

Le plus faible impact

Pendant cinq ans, Créateur de forêt entretiendra les zones de plantation, le temps que la nature s’autonomise. A chaque étape du projet, Baptiste Trény, qui avoue n’avoir aucune formation en foresterie, aucune connaissance poussée en botanique ou même en agriculture, a pris soin de s’entourer d’experts : écologue, paysagiste, agriculteurs, naturalistes… Les choix des végétaux, produits localement et adaptés à la région et aux conséquences du réchauffement climatique, tout comme les matériaux (piquets en châtaignier, paillage en lin bio, etc.) et les partenariats avec des lycées agricoles de la région, veulent promouvoir une démarche à faible impact.

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Written by Stephanie

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