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Le panurgisme des moutons obéit à des règles simples

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Un troupeau de moutons en Maurienne, en août 2019.

Et si l’observation de paisibles moutons changeait notre regard sur l’organisation collective animale dans les troupeaux d’éléphants, les nuées d’étourneaux, les vols de criquets, les bancs de poissons ? C’est la promesse contenue dans un article paru le 20 octobre dans Nature Physics, qui a modélisé le comportement des ovins d’une manière nouvelle.

Cette théorie valide plusieurs constats, peu surprenants mais pour la première fois quantifiés par le suivi individuel de plusieurs brouteurs. D’abord, un troupeau de moutons « vit » par intermittence. Il alterne phases de broutage et phases de déplacement en file indienne. Sur 30 minutes d’observation, les chercheurs ont observé qu’en moyenne le broutage dure 2 à 3 minutes, à vitesse quasi nulle, et que les déplacements à la queue leu leu, à une vitesse supérieure à un mètre par seconde, durent une quarantaine de secondes. Ensuite, le meneur des files indiennes change ; il est choisi au hasard. Enfin, la direction prise par le leader est également aléatoire.

Un scénario, des équations

Autant de faits a priori simples, que pourtant aucun modèle d’interactions entre animaux ne permet d’expliquer… Une partie de l’article est même consacrée à démontrer cet échec. Un modèle ancien, à succès, dû à Tamas Vicsek en 1995, décrit le mouvement collectif par des individus cherchant à aligner leur vitesse sur la moyenne de leurs congénères. Si cela génère des formes très complexes, comme les nuées d’étourneaux, cela échoue à faire des files indiennes, telles que celle conduite à la noyade par Panurge, personnage rabelaisien…

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’intelligence des mouvements collectifs

En outre, ce cadre suppose que les mouvements du groupe ne s’arrêtent jamais. Or visiblement, les paisibles moutons n’obéissent pas à ces règles épuisantes. « Les modèles actuels arrivent à faire des changements de direction, mais sur des temps trop courts, qui ne collent pas aux durées que nous observons. Ils ne reproduisent pas le comportement intermittent des moutons et les leaders ne changent pas », tranche Fernando Peruani, professeur à l’université de Cergy-Paris, qui a donc proposé autre chose. De beaucoup plus simple.

Les moutons, tête baissée, broutent tranquillement. L’un d’eux décide d’arrêter et de partir. Un autre le suit, puis un troisième suit le second, etc. La file se met en branle. Le meneur s’arrête et la troupe recommence à manger. Puis un autre leader repart. Et ainsi de suite.

« En changeant régulièrement de leader, le groupe fait preuve de ce que l’on appelle souvent l’intelligence collective. » Fernando Peruani, professeur à l’université de Cergy-Paris

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Written by Milo

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