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Découverte majeure — Une planète pourrait abriter une vie extraterrestre à 124 années-lumière

Fusion réaliste entre méduses, amphibiens, céphalopodes

Temps de lecture : 10 minutes



Une exoplanète « Hycean » sous surveillance

À plus de 124 années-lumière de la Terre, une planète nommée K2-18b attire l’attention grandissante des astronomes. Située dans la constellation du Lion, cette exoplanète intrigue par ses caractéristiques inhabituelles : elle serait entièrement recouverte d’un vaste océan et enveloppée d’une atmosphère riche en hydrogène, la classant dans la catégorie émergente des mondes Hycean.

Selon le Centre National d’Études Spatiales (CNES), ces planètes, bien que différentes de la Terre, pourraient offrir des conditions favorables au développement de la vie sous des formes inédites.

Plus imposante que notre planète (2,6 fois son diamètre) et bien plus massive (8,6 fois sa masse), K2-18b gravite autour d’une étoile naine rouge, dans une zone où l’eau liquide pourrait subsister en surface.

Des signes chimiques troublants dans l’atmosphère

Les observations récentes, réalisées grâce au télescope spatial James Webb, ont révélé la présence de composés organiques spécifiques dans l’atmosphère de K2-18b : le diméthylsulfure (DMS) et le diméthyldisulfure (DMDS).

Sur Terre, ces molécules sont associées à l’activité biologique marine, notamment produites par le phytoplancton. Selon le Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique de l’Observatoire de Paris, leur détection pourrait constituer un indice sérieux d’une activité biologique en cours.

Le Dr Arik Kershenbaum, zoologiste à l’Université de Cambridge, souligne : « Le DMS est très instable ; sa présence suggère une production biologique active à la surface ou dans l’océan de la planète. »

Vers une première vision de la vie extraterrestre ?

À partir de ces données, plusieurs équipes scientifiques, épaulées par des outils de modélisation avancée, ont esquissé des hypothèses sur la forme que pourrait prendre la vie sur K2-18b. En tenant compte des conditions extrêmes — faible luminosité, forte pression atmosphérique, abondance en hydrogène — les chercheurs imaginent :

  • Des créatures aquatiques bioluminescentes, adaptées aux ténèbres océaniques.
  • Des organismes à la vision surdéveloppée, dotés d’yeux géants pour exploiter la faible lumière de leur étoile.
  • Des espèces coloniales flottantes, similaires aux méduses terrestres mais évoluées pour capter efficacement l’énergie lumineuse et chimique.


Quelle biologie pour un monde Hycean ?

Sur K2-18b, la lumière émise par l’étoile hôte est considérablement plus faible que celle du Soleil. Cette contrainte majeure aurait favorisé l’émergence d’adaptations biologiques spectaculaires :

  • Yeux énormes pour maximiser la captation des rares photons disponibles.
  • Peaux translucides ou bioluminescentes pour des communications visuelles ou des stratégies de chasse sophistiquées.
  • Structures corporelles souples, adaptées aux fortes pressions océaniques.

Des simulations réalisées par des chercheurs affiliés au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) laissent penser que ces formes de vie pourraient, sur plusieurs milliards d’années, évoluer vers des organismes semi-intelligents, de taille comparable à celle des cétacés terrestres.

La vie dans l’univers : une nouvelle ère

Pour nombre d’astrophysiciens français, dont l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) de Toulouse, la détection de signatures biologiques sur K2-18b pourrait constituer l’un des premiers jalons majeurs de l’astrobiologie moderne.

Le professeur Michael Garrett, de l’Université de Manchester, rappelle : « Si la vie existe sur K2-18b, elle sera probablement très différente de celle que nous connaissons. C’est toute la beauté de la diversité biologique cosmique. »

La planète, placée dans la zone habitable de son étoile, pourrait représenter un archétype de ces mondes « chauds et humides » que nous commencerons à explorer plus en profondeur dans les décennies à venir, grâce aux futures générations de télescopes européens comme l’Extremely Large Telescope (ELT) actuellement en construction au Chili.

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Written by Mathieu

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