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« Il faut engager une réflexion démocratique sur le partage de l’eau »

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Vue aérienne du réservoir asséché de Bouzey (Vosges), le 12 août 2022.

Sylvain Barone, chercheur spécialiste de la gestion de l’eau à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et coauteur de l’ouvrage Les Politiques de l’eau, publié en 2019 (LGDJ), explique pourquoi tous les utilisateurs d’eau ne sont pas sur un pied d’égalité, et appelle à intégrer les citoyens dans les discussions sur l’avenir de cette ressource vitale.

Le gouvernement recense une centaine de communes privées d’eau actuellement. Y a-t-il un problème de solidarité face à la sécheresse ?

La solidarité entre territoires est à l’œuvre durant ces périodes : l’Etat organise des transferts de ressources, des dessertes par camions… Il existe deux pans dans la politique publique de la gestion de l’eau. L’un correspond aux temps de crises, comme celui que nous sommes en train de vivre. L’autre est pluriannuel et repose sur une concertation large, menée notamment au sein des comités de bassin. Ceux-ci orientent les actions des six agences de l’eau situées en métropole. On a coutume de nommer ces instances, où siègent des représentants de l’Etat, des collectivités locales et des usagers, des « parlements de l’eau ». On y présente les stratégies sur la répartition de la ressource, des autorisations de prélèvements, la planification de retenues de stockage…

Mais lorsque la sécheresse est là, il s’agit d’éviter les défaillances de l’approvisionnement à court terme. Les préfets décident alors de mesures de restrictions en urgence, selon l’évolution du débit des rivières et du niveau des nappes souterraines. Ce sont les nombreux arrêtés préfectoraux que l’on a vu fleurir ces dernières semaines. La loi indique noir sur blanc les priorités : sécuriser l’approvisionnement pour l’eau potable, la santé publique, la sécurité civile – la lutte contre les incendies –, les écosystèmes aquatiques. Mais dans les faits, ces textes comportent de nombreuses dérogations, décidées de manière pas toujours très transparente. Ce sont elles qui nourrissent les polémiques du moment sur l’irrigation de terres agricoles, de golfs…

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Tous les usagers de l’eau sont-ils traités à la même enseigne ?

Pas vraiment. Certains acteurs économiques comme les agriculteurs irrigants sont bien présents dans les comités sécheresse que le préfet consulte avant de rédiger ses arrêtés et parviennent à obtenir des arbitrages favorables. Or nous avons changé d’ère : la sécheresse actuelle va devenir quasiment la norme, à l’avenir, durant l’été. Il faudrait se saisir de l’occasion de cet épisode de raréfaction pour engager une réflexion inclusive, démocratique, sur les usages et le partage de l’eau, avant que les prochaines pluies ne relèguent le sujet à plus tard.

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Written by Stephanie

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