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Depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie a gagné 158 milliards d’euros grâce à ses exportations d’hydrocarbures


Les réservoirs de pétrole de l’opérateur d’oléoduc Transneft, au terminal de pétrole brut Kozmino, sur la rive de la baie de Nakhodka (Russie), le 12 août 2022.

Cent cinquante-huit milliards d’euros. C’est la somme que la Russie a empochée au premier semestre, depuis le début de l’invasion en Ukraine, et ce, grâce à ses exportations d’hydrocarbures dont l’Union européenne (UE) a été la principale destinataire, relèvent dans un rapport très fourni, publié lundi 5 septembre, les experts du Center for Research on Energy and Clean Air (CREA).

« Au moins 43 milliards d’euros sont entrés dans les caisses de l’Etat russe (en 2021, le budget fédéral était de 230 milliards d’euros) grâce aux taxes et aux droits de douane depuis le début de la guerre », estime Lauri Myllyvirta, le principal auteur. A ce stade, ajoute-t-il, « ces revenus dépassent le coût des dépenses militaires russes qui sont estimées à 100 milliards d’euros, tandis que la destruction des infrastructures ukrainiennes, elle, est évaluée à 110 milliards ».

Lire aussi : Guerre en Ukraine : gaz, matières premières, céréales… quelle interdépendance économique entre l’UE et la Russie ?

La raison d’un tel pactole ? Les prix. En dépit des sanctions, et de la baisse des importations de l’UE, Moscou a su habilement compenser les moindres volumes exportés par la flambée des prix, notamment sur les marchés européens. Sur le gaz, par exemple, le spectre d’un tarissement des flux a alimenté des hausses stratosphériques, les prix de gros ayant plus que triplé par rapport à 2021. Autrement dit, en juillet-août, les volumes exportés ont baissé de 25 % par rapport à 2021, sur la même période, tandis que les revenus eux ont augmenté de 30 %. Résultat, « les importations de gaz ont eu beau chuter de 70 %, les recettes d’exportation de ce pays, elles, n’ont pratiquement pas bougé ».

Au premier semestre, l’UE était encore le plus grand importateur de combustibles fossiles russes (85 milliards d’euros), devant la Chine, la Turquie et l’Inde. Avec, au sein de l’UE, l’Allemagne en première place, puis les Pays-Bas, l’Italie, la Pologne, et la France (5,5 milliards d’euros).

La Chine a supplanté l’Allemagne

Un panorama qui ne devrait toutefois pas manquer d’évoluer au cours des prochains mois. Ensemble, l’UE, l’OTAN et les pays du G7 (en fait, l’UE, la Turquie et le Japon) ont importé 56 % des exportations de combustibles fossiles de la Russie en juillet-août. Mais ce chiffre, bien que substantiel, est en baisse de 75 % par rapport à la période d’avant l’invasion, notamment en Europe.

Sur la période, les ventes russes de gaz (par « pipeline ») ont globalement chuté de 56 %, tandis que celles de charbon et de gaz naturel liquéfié ont respectivement baissé de 29 % et de 15 %. Seule exception : l’or noir. Dans ce domaine, sur lequel l’embargo de l’UE n’entrera en vigueur qu’à partir du 5 décembre, la Russie est même parvenue à accroître ses ventes (+ 19 %). Par le biais de nouveaux débouchés, en Inde, en Chine, dans les Emirats arabes unis ou encore en Egypte.

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Written by Stephanie

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