Les sirops contre la toux contenant de la pholcodine, un dérivé de l’opium, exposent à un risque d’allergie grave aux curares, lesquels sont utilisés lors des anesthésies générales. En France, les sirops contenant de la pholcodine ne sont pas en accès libre mais uniquement délivrés sous ordonnance pour des enfants et adultes de plus de 15 kg. Ce risque d’allergie identifié, l’ANSM estime que la balance bénéfice/risque est défavorable ; les sirops à la pholcodine risquent alors de perdre prochainement leur AMM (autorisation de mise sur le marché) et pourraient disparaître des pharmacies à partir de ce mois de septembre. Aucune décision ferme n’a été prise à ce jour.
L’ANSM recommande d’informer le médecin-anesthésiste d’un traitement passé, même ancien, à la pholcodine avant de subir une anesthésie générale. En dehors de ce cas, il n’y a pas de surveillance particulière à faire pour les personnes ayant pris les-dits sirops. L’ANSM a alerté dès 2011 sur les risques des chocs anaphylactiques aux curares favorisés par la pholcodine mais, à l’époque, les données n’étaient pas jugées suffisantes pour ordonner le retrait des médicaments. À la suite de cela, une étude de surveillance a été menée et celle-ci confirme l’association significative entre la pholcodine et les allergies aux curares. D’autres alternatives pour traiter la toux sèche et grasse sont disponibles.