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Jets privés: GND veut restreindre Laliberté


Gabriel Nadeau-Dubois a trouvé une manière d’adapter le slogan «faire payer les riches» à l’ère des changements climatiques, dimanche, au dévoilement du Plan climat de QS.

Comme tout plan de ce type, le document (bien que non chiffré pour chaque mesure) est touffu.

Le jet de Laliberté

Au détour d’une phrase, GND souligne que si rien n’est fait, la croissance des vols privés, d’ici 2030, sera de 27% au Québec. QS veut réduire cette croissance à 5%: «Ça veut dire que Guy Laliberté, il va se calmer un petit peu sur ses vols en jet privé!»

Je lui lance: «Et les vols touristiques dans l’espace?» GND badine: lorsqu’on sera souverain, on pourra faire pression sur les organismes internationaux.

Bien sûr, tout cela fait sourire, comme voir un clown en apesanteur. Mais au fond, la question est sérieuse. Peut-on laisser des milliardaires annuler impunément une partie des efforts de leurs concitoyens et États?

Le groupe européen Transport & Environment concluait en mars 2022 que les vols privés «émettent par passager cinq à 14 fois plus de CO2» que les commerciaux. Et jusqu’à 50 fois plus que le train!

Plus les gouvernements adopteront des mesures pour réduire les émissions de GES, plus certaines mœurs des ultra-riches feront scandale.

Ça a déjà commencé: en juillet, l’influenceuse américaine Kylie Jenner a provoqué un tollé avec un vol en jet privé de 17 minutes en Californie. Des comptes Twitter traquent les parcours de personnalités en jet et les exposent à la vindicte populaire.

  • Pour une analyse accrue de chaque journée de campagne électorale, on vous conseille , tous les jours 17h 30, en direct ou en balado sur : 

Comment?

Mais comment contraindre les Guy Laliberté à diminuer leur nombre de vols «caprices», comme on les appelle en France?

QS était avare de détails dimanche. La seule piste que le parti évoqua relevait des compétences fédérales: taxer ces vols «à l’arrivée et au départ dans les installations aéroportuaires».

  • Écoutez aussi l’émission balado d’Antoine Robitaille diffusée chaque jour en direct 17 h 30 via QUB radio :

Les PM

Au reste, puisqu’un premier ministre issu de QS serait responsable de la lutte contre les changements climatiques, il «aurait un devoir d’exemplarité et limiterait son utilisation de l’avion à la stricte nécessité». (Se rendre au Nunavik, par exemple.)

En 2011, Gérard Deltell, alors chef de l’ADQ, avait dénoncé l’usage fréquent du Challenger 601-3A par Jean Charest.

Dans cette seule année, il l’avait réquisitionné 44 fois pour des trajets Québec-Montréal.

Sous Pauline Marois, l’aéronef devint un avion-hôpital.

Philippe Couillard avait pris l’habitude de moins voler et de noliser un avion plus économique.

L’entourage de François Legault jure qu’il a conservé ces habitudes: vol commercial lors des missions à l’étranger et avion nolisé lors de certaines tournées.

«Tous ses déplacements de Montréal vers Québec se font en voiture.»

Mais au fait, le Québec est producteur de «jets d’affaires» très prisés! La division qui fabrique les Challenger et Global est à peu près la seule à rester chez Bombardier.

GND estime que c’est une industrie qui «doit améliorer son bilan carbone».

Du même souffle, il promet qu’aucun travailleur ne perdra dans la transition, car un fonds sera constitué si on doit leur venir en aide.



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Written by Stephanie

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