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[EN VIDÉO] Interview 3/5 : qu’est-ce qu’un virus mutant ? Lors de sa réplication, un virus peut muter et devenir plus ou moins virulent pour l’Homme. Ces changements sont aléatoires et imprévisibles. Nous avons interviewé Jean-François Saluzzo, virologiste auprès de l’OMS, afin qu’il nous parle plus en détail de ces mutations et de leur impact sur la santé humaine.
Dans une correspondance au New England Journal Of Medicine, les scientifiques du Beijing Institute of Microbiology and Epidemiology, en Chine, font part d’une nouvelle qui rappelle le début de l’épidémie de Covid-19. Dans les provinces du Henan et du Shandong, 35 personnes ont été infectées par un nouveau virus du genre Henipavirus, appelé Langya (LayV), entre janvier 2019 et janvier 2021.
Un nouveau virus à ARN du genre Henipavirus
Il s’agit d’un virus à ARN enveloppé dont le génome fait environ 18.000 nucléotides et code six protéines structurelles. Parmi les 35 malades, 26 n’étaient infectés que par le virus Langya – les autres présentaient d’autres maladies infectieuses. Ainsi, l’analyse des symptômes provoqués par le virus n’a été faite que sur ces 26 malades. Tous les patients présentaient de la fièvre (100 %), suivie d’une fatigue, de la toux et des douleurs musculaires pour la moitié d’entre eux. Certains souffraient aussi de nausées, de maux de tête et de vomissements.
Si le virus Langya apparaît comme seul responsable des symptômes présentés par les patients, il ne remplit pas tous les critères du postulat de Koch, un ensemble de règles émises par Robert Koch au XIXe siècle et réadaptées depuis, qui permettent d’identifier à coup sûr l’agent étiologique d’une maladie.
Pas de contamination interhumaine prouvée
Aucune transmission interhumaine n’a été mise en évidence à ce stade. Les cas identifiés ne sont pas restreints géographiquement et l’enquête menée auprès des patients ne révèle pas de contact rapproché avec d’autres malades. En revanche, la contamination semble d’origine animale. Trois chèvres et quatre chiens, parmi les centaines testées, ont des anticorps dirigés contre le virus Langya. En revanche, les études menées sur la faune sauvage désignent les musaraignes comme le réservoir naturel du virus.
Le genre Henipavirus n’est pas inconnu des épidémiologistes puisqu’il contient deux autres virus zoonotiques connus pour provoquer des maladies sévères voire mortelles chez certains mammifères, dont l’être humain : les virus Nipah et Hendra, tous les deux présents naturellement chez les chauves-souris.
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