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Le bar rayé du fleuve Saint-Laurent reprend finalement de la vigueur


Les pêcheurs sportifs ont de quoi se réjouir, car le bar rayé, disparu du fleuve Saint-Laurent il y a 50 ans, est aujourd’hui abondant grâce à une « opération spéciale » débutée au tournant du millénaire.

« Faute de données scientifiques fiables, difficile de savoir précisément le nombre d’individus qui nagent dans le Saint-Laurent, mais l’espèce est de toute évidence en bonne santé », soutient le biologiste Pascal Sirois, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi et directeur de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées. 

Avant d’atterrir dans votre assiette, ce poisson à flancs argentés striés de noir était disparu des eaux du fleuve à la fin des années 1960. Il était pourtant abondant pendant des décennies.

« On estime que la surpêche commerciale et les activités humaines comme le dragage de la voie maritime et la construction d’Expo 67 ont eu raison des populations de bar rayé du Saint-Laurent », affirme le professeur Sirois.

Merci au Nouveau-Brunswick

À l’initiative de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FQCP), des biologistes ont organisé une campagne de réintroduction du bar rayé au tournant du millénaire. 

L’Opération renaissance a consisté à libérer 3500 adultes venant de la population de la rivière Miramichi, au Nouveau–Brunswick, en expansion. Quelque 34 millions de larves et 17 000 juvéniles ont été ajoutés dans des sites de reproduction qu’on a soigneusement protégés, entre Sorel-Tracy et l’île d’Orléans. 

« La réintroduction est une belle réussite de la Fédération », commente Ernie Wells, chroniqueur chasse et pêche au journal rimouskois Le Soir et animateur de l’émission de radio Rendez-Vous Nature.

Il estime que la population du Saint-Laurent est assez rétablie pour permettre la pêche sportive dans la partie ouest du fleuve, où elle est actuellement interdite. 

C’est que le bar rayé du Saint-Laurent figure encore sur la liste des espèces menacées ou vulnérables, de juridiction fédérale. Or, la population de la rivière Miramichi, dont la pêche est autorisée, a colonisé l’estuaire du Saint-Laurent via la baie des Chaleurs. Aujourd’hui, les deux populations se sont mélangées, mais la pêche demeure interdite à l’ouest de la « ligne imaginaire de Rimouski à Forestville », explique M. Wells.

Bonne chair

« C’est un poisson combatif qui nous assure à chaque prise des émotions fortes », s’enthousiasme Guillaume Dumas, un pêcheur de Québec qui parcourt le continent avec sa ligne, à la recherche des meilleurs sites. 

C’est par accident qu’il a capturé, en 2009, un de ces gros poissons à écailles. Il a mis le bar rayé au sommet de sa liste des meilleures espèces de pêche sportive. Depuis 2016, il en capture chaque année.

« Et c’est délicieux en plus », signale ce cuisinier de métier qui apprête sa chair blanche et ferme en pavé [pas trop cuite], avec une salade et une salsa. 

Saviez-vous ?

  • Le bar rayé vit jusqu’à 30 ans. Il fraie en eau douce et vit en eau salée comme le saumon. 
  • Il a le dos vert olive ou noir. Ses flancs pâles ou argentés sont striés de lignes noires, d’où son nom. Son ventre est blanc.
  • On l’appelle aussi bar d’Amérique.
  • L’adulte pèse de 5 à 10 kg (11 à 22 lb)
  • On le trouve sur tout l’est du continent, de la Floride à la Gaspésie. Il aurait bénéficié du réchauffement climatique, car le fleuve Saint-Laurent est sa limite nordique.
  • Depuis 2013, il est possible de pêcher ce poisson à l’est de Rimouski et de Forestville, du 15 juin au 31 octobre ; le nombre de prises maximales est de trois par pêcheur par jour.

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Written by Stephanie

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