Avec 800.000 morts causées chaque année, le moustique est l’animal le plus dangereux pour l’homme. Il propage de nombreuses maladies tels le Chikungunya, la fièvre jaune ou encore le virus Zika mais aussi la dengue. Depuis le début de l’année 41 cas autochtones de cette maladie ont été détectés en France. Autrement dit, il s’agit de cas de contaminations qui n’ont pas été importés d’Outre-mer où la maladie circule davantage. De quoi attirer la vigilance des autorités sanitaires.
D’autant que le phénomène pourrait perdurer à en croire les spécialistes. De nouveaux cas pourraient ainsi être enregistrés d’ici la fin du mois d’octobre. “Les températures sont encore favorables, c’est-à-dire que si elles sont suffisamment élevées on va avoir un développement du virus et c’est ce qui s’observe généralement sur les mois de septembre et octobre, c’est pourquoi il faut continuer d’être vigilant”, explique Harold Noël, épidémiologiste chez Santé Publique France.
Avec le réchauffement climatique, ce spécialiste s’attend à observer des contaminations plus tardives dans l’année et n’exclut pas de voir de nouveaux cas recensés en novembre. Transmise par le moustique-tigre, une espèce arrivée en 2004 en France métropolitaine, la dengue est aujourd’hui présente dans 67 départements. Un chiffre en constante évolution. Dans environ un cas sur trois, une personne contaminée présente des symptômes assez similaires à ceux d’une grippe : fièvre, courbatures ou encore maux de tête.
Introduire dans la nature des individus mâles stérilisés
Par conséquent, les autorités sanitaires n’entendent pas prendre ce sujet à la légère. Lorsqu’un nouveau cas est détecté, des opérations de démoustication sont mises en place, comme à Strasbourg la semaine dernière. Sur le long terme, une stratégie nationale commence à voir le jour pour lutter contre la prolifération des moustiques-tigres.
L’introduction de spécimens de moustique-tigre mâle stérilisé dans la nature est l’une des pistes privilégiées par les autorités. Chez les moustiques, seules les femelles piquent et ces dernières ne s’accouplent qu’une fois dans leur vie. Ainsi, il deviendrait impossible pour elles de créer une descendance, ce qui fera mécaniquement chuter le nombre d’individus susceptibles de transmettre la maladie.
En France, cette technique vient tout juste d’être mise en place mais les autorités sanitaires placent beaucoup d’espoir sur sa réussite pour combattre ce fléau, potentiellement vecteur de maladies mortelles.