Rares sont les études sur le genre qui font consensus. Une vaste étude internationale sur l’influence du genre de la fratrie sur la personnalité à l’âge adulte tire pourtant une conclusion claire : l’impact est faible.
Que votre fratrie soit composée uniquement de filles, de garçons ou des deux sexes n’a peut-être finalement aucune influence sur votre personnalité à l’âge adulte. Bien que l’on sache que les gènes et l’environnement façonnent la personnalité, l’impact de facteurs spécifiques comme la sphère familiale ne trouve pas de consensus.
En particulier, la recherche en psychologie se penche depuis plus d’un demi-siècle sur la question de savoir si le sexe des frères et sœurs d’une personne joue un rôle dans la constructionconstruction de sa personnalité. En effet, les interactions dans l’enfance entre frères et sœurs ont lieu à un moment crucial, lorsque leur personnalité est la plus malléable, d’après une nouvelle étude publiée dans Psychological Science.
Deux théories opposées
Sur cette question de genre, deux théories s’opposent. La théorie de l’apprentissage social stipule que les frères et sœurs apprennent les uns des autres et s’assimilent mutuellement par le biais d’interactions sociales. Ainsi, avoir une sœur conduirait à des caractéristiques « typiquement féminines » ; avoir un frère conduirait à des caractéristiques « typiquement masculines ».
Au contraire, la théorie de la différenciation entre frères et sœurs stipule qu’en raison de la rivalité entre frères et sœurs et dans le processus de développement de son identité, un enfant se différencie du reste de sa fratrie. Selon cette même théorie, le fait d’avoir une sœur réduit donc les caractéristiques féminines, tandis que le fait d’avoir un frère réduit les caractéristiques masculines.
Une vaste étude internationale sur dix aspects de la personnalité
D’après les chercheurs de l’université de Leipzig (Allemagne), de l’université de Zurich (Suisse) et de l’université Victoria de Wellington (Nouvelle-Zélande), les études précédentes étaient souvent basées sur des données limitées et peu robustes. Pour faire la lumièrelumière sur le sujet, ils ont utilisé les données de plus de 85.000 adultes (33 ans en moyenne) provenant de neuf pays : États-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Australie, Mexique, Chine et Indonésie.
Les chercheurs ont étudié dix dimensions de la personnalité dont la tolérance au risque, la confiance, la patience, l’ouverture à l’expérience, l’extraversionextraversion et l’agréabilité. Tous les cas de figure ont été envisagés, comme le fait d’avoir une sœur ou un frère plus jeune ou plus âgé, ainsi que l’impact du nombre de frères ou de sœurs sur la personnalité.
“Le sexe de la fratrie n’affecte pas systématiquement la personnalité”
« Nous n’avons trouvé aucun effet causal significatif du sexe de la sœur ou du frère plus jeune et aucune association avec le sexe de la sœur ou du frère plus âgé. Compte tenu de la puissance statistique élevée, nos résultats suggèrent que le sexe de la fratrie n’affecte pas systématiquement la personnalité », écrivent les auteurs de l’étude. Des études antérieures menées par le groupe de recherche à Leipzig montrent que la position dans la fratrie ne semble pas non plus jouer de rôle majeur dans la personnalité.
Il est toutefois possible que l’ensemble des traits qui caractérisent une personne soit davantage influencé par la personnalité des membres de sa famille que par leur genre. Les chercheurs estiment, eux, que les causes environnementales de la personnalité sont plus susceptibles de se trouver en dehors de la sphère familiale.