Sur le site industriel de Defontaine, à La Bruffière (Vendée), le ton est donné dès l’entrée dans le bâtiment administratif. Parmi diverses informations touchant à la vie de l’entreprise – visite de clients, nouvelles recrues – qui défilent sur l’écran d’accueil, le rappel des consignes maison pour économiser l’énergie. Elles tiennent en trois lignes : coupure de la climatisation dans les bureaux, re-paramétrage des détecteurs de présence et de luminosité dans le bâtiment administratif, allumage et extinction manuelle des éclairages dans les zones de production. Dans l’atelier d’usinage, pour faire bonne mesure, une lampe néon sur deux a été retirée, soit 261 tubes de moins. Sans oublier, bien sûr, la température, maintenue à 18 degrés Celsius dans les bureaux et même 17 degrés dans l’usine.
Les chefs d’entreprise, à qui il est demandé de réduire de 10 % la consommation par rapport à 2019, n’ont pas attendu les consignes gouvernementales pour mettre en place des mesures et amener les équipes à adopter les bons réflexes. « Pour les inciter à changer leurs comportements, nous avons redonné la main aux salariés, explique le PDG de Defontaine, Eric Jacquemont. Ils éteignent les lumières dans les zones d’ateliers non utilisées, ainsi que les machines qui ne sont pas en fonctionnement. » En effet, l’atelier de fabrication de bagues pour éoliennes est plongé dans une douce pénombre, seule la partie où s’activent les ouvriers restant éclairée.
Eteindre la climatisation – quitte à adapter les horaires de travail en période de canicule –, inciter les salariés à éteindre les éclairages et les machines, réduire la température dans les locaux, tout cela fait partie du B.A.-BA du patron lancé dans la « chasse au gaspi ». Mais cela ne saurait suffire d’autant que, pour les entreprises, l’enjeu est double : diminuer la consommation pour éviter les coupures d’électricité, mais aussi réduire la facture finale. Et là aussi, de nombreuses sociétés ont anticipé, installant notamment des systèmes de chauffage plus économes.
Recours au renouvelable
En Vendée, le groupe Gautier, spécialiste de l’ameublement, a ainsi investi 400 000 euros pour moderniser sa chaudière, qui brûle les déchets de bois en provenance de ses usines. De l’autre côté de la France, dans les Vosges, Thomas Huriez, président de Tissage de France, a également devancé l’appel. Pour chauffer l’usine installée dans cette région au climat rude, il a dépensé 200 000 euros pour acheter un compresseur flambant neuf, deux fois moins gourmand en énergie que le précédent, et qui va être livré en janvier 2023. La chaleur produite par l’engin sera collectée et distribuée par des aérothermes (équipements composés d’un échangeur de chaleur muni d’un ventilateur) qui vont ensuite chauffer l’usine. « On renouvelle par ailleurs actuellement tous les aérothermes gaz, et on s’interroge sur l’idée de changer la chaudière », ajoute M. Huriez.
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