Afin d’aller dans le sens de la vision optimiste de l’ex-président américain, des membres de l’équipe de Donald Trump lorsqu’il était à la Maison Blanche ont empêché des responsables sanitaires de fournir certaines informations sur le Covid-19, affirme un rapport parlementaire publié lundi 17 octobre.
De hauts responsables des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence sanitaire fédérale des Etats-Unis, ont affirmé à des enquêteurs que des membres de l’administration Trump avaient intimidé du personnel et tenté de réécrire leurs rapports afin de les aligner sur les déclarations du président, qui minimisait la crise épidémique.
Les enquêteurs ont interrogé une dizaine d’anciens et actuels responsables des CDC, ainsi que des hauts responsables gouvernementaux, pour ce rapport de 91 pages publié par une commission du Congrès se penchant sur la crise du Covid-19. Le panel parlementaire y décrit comment des responsables du ministère de la santé, désignés par Donald Trump, ont tenté de prendre le contrôle du journal scientifique hebdomadaire des CDC, le Morbidity and Mortality Weekly Report, en éditant ou censurant des articles qu’ils estimaient néfastes pour le président républicain.
Ces responsables ont cherché à « altérer les contenus, contredire ou retarder la publication » de dix-huit de ces rapports hebdomadaires, ainsi qu’une alerte sanitaire, et ce avec succès à cinq reprises, selon le rapport parlementaire.
« Une campagne d’interférence politique sans précédent »
L’enquête de la commission « a montré que l’administration précédente s’est lancée dans une campagne d’interférence politique sans précédent dans la réponse du gouvernement fédéral à la pandémie, ce qui a sapé la santé publique au bénéfice des objectifs politiques de l’ancien président », affirme dans un communiqué le président de la commission, l’élu démocrate Jim Clyburn.
De précédents rapports avaient déjà souligné les tentatives de l’administration Trump de censurer de hauts responsables sanitaires ou encore de faire pression sur l’Agence américaine du médicament pour émettre à nouveau une autorisation d’urgence de l’hydroxychloroquine. Ce médicament contre le paludisme était vanté par Donald Trump comme un remède au Covid-19, malgré les preuves du contraire.
Les républicains ont rejeté les conclusions du rapport publié lundi, le qualifiant de partisan, et ont promis de conduire leur propre enquête s’ils venaient à regagner la majorité d’une des chambres du Congrès lors des élections de novembre.