Publié le :
Pourquoi certaines personnes se font-elles plus dévorer par les moustiques, quand d’autres ne se font jamais quasiment piquer ? C’est la question à laquelle des scientifiques et nombre d’entre nous aimeraient avoir la réponse. Une étude publiée récemment dans la revue Cell apporte un éclairage intéressant. Elle suggère que certains composants de la peau, qui participent à l’odeur corporelle, seraient déterminants.
Si les moustiques vous aiment, c’est sans doute que votre odeur corporelle est pour l’insecte un parfum entêtant, qui l’attire comme un aimant. La piste de l’odeur est aujourd’hui la théorie la plus solide dans la communauté scientifique. Mais qu’est-ce qui précisément enivre le moustique ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre des chercheurs américains.
Ils ont demandé à une soixantaine de volontaires, de porter des chaussettes en nylon sur leurs avant-bras six heures par jour, à plusieurs reprises. Leurs chaussettes imprégnées de leur odeur ont été soumises à des moustiques Aedes Aegypti, qui sont des vecteurs notamment de la dengue et de la fièvre jaune. Les chercheurs ont utilisé une boîte en plexiglas munie de deux compartiments – dans chacun un bout de chaussette – et ils ont noté le choix des insectes.
Pas d’impact de l’alimentation et du savon
Résultat de ce tournoi particulier : le volontaire que les moustiques ont préféré était cent fois plus attirant que celui qui l’était le moins. Après analyse, ce qui le distingue est le niveau élevé d’acides carboxyliques, des composants chimiques qui participent à l’odeur corporelle et qui sont produits par le sébum, une barrière de la peau. L’alimentation et le savon ne semblent pas avoir d’impact.
► À lire aussi : Paludisme: selon une étude, les moustiques piqueraient souvent en journée aussi
Reste bien sûr des questions : d’autres types de moustiques, tels ceux vecteurs du paludisme, réagiraient-ils de la même manière ? Et peut-on mettre au point des crèmes pour la peau qui agirait sur ces acides ? En tout cas, une piste s’ouvre pour la recherche.