Des chercheurs en sciences médico-légales ont constaté que les chats conservaient la trace de l’ADN humain dans leur pelage, ce qui s’avère être une donnée pertinente pour résoudre délit ou infraction pénale. Se pourrait-il alors qu’un chat, ou tout autre animal de compagnie, témoin d’une scène de crime, puisse livrer des éléments de nature à faire progresser une enquête ?
Cela fait des années que les enquêteurs se servent de l’incroyable odorat des chiens pour démontrer la présence d’un suspect sur une scène de crime. Mais qu’en est-il de leurs meilleurs ennemis, les chats ? Des chercheurs de l’université australienne de Flinders ont récemment découvert qu’ils pouvaient, eux aussi, s’avérer très utiles dans les affaires criminelles.
Heidi Monkman, Roland A.H. van Oorschot et Mariya Goray ont remarqué que ces adorables boules de poils peuvent conserver, dans leur fourrure, des traces du matériel génétique d’une personne qui s’est retrouvée dans leur environnement. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont recueilli des échantillons d’ADN humain sur 20 chats domestiques provenant de 15 foyers. Ils se sont rendus chez les différents participants de cette étude pour faire les prélèvements sur place. Le but : voir si des cellules de leur peau s’étaient retrouvées sur leur animal de compagnie par transfert. Les résultats de cette recherche sont publiés dans Forensic Science International : Genetics Supplement Series.
Des caresses qui laissent des traces
Les chercheurs ont également demandé aux occupants (humains) de chaque foyer de remplir un questionnaire sur le comportement et les habitudes de leur chat, afin de connaître la fréquence des caresses qu’il reçoit ou encore qui les lui en fait le plus. Des traces d’ADN ont été détectées dans 80 % des prélèvements effectués sur les félins. Heidi Monkman et ses collègues n’ont constaté aucune différence significative entre la quantité d’ADN présente sur le pelage des chats participant à l’étude et le temps écoulé depuis leur dernier contact avec un humain. Ni même la longueur de leurs poils. Par ailleurs, 70 % des profils d’ADN générés par les chercheurs à partir des échantillons prélevés sur les félins étaient suffisamment fiables pour être associés à des individus.
Ces résultats sont d’autant plus prometteurs qu’il s’agit de la première étude à examiner comment les animaux domestiques peuvent contribuer au transfert d’ADN. « La collecte d’ADN humain doit devenir très importante dans les enquêtes sur les scènes de crime, mais il y a un manque de données sur la relation qui lie les animaux de compagnie tels que les chats et les chiens avec le transfert d’ADN humain », a déclaré Heidi Monkman dans un communiqué publié sur Phys.org.
L’experte en criminalistique affirme toutefois que ces compagnons à quatre pattes peuvent être très utiles pour déterminer les allées et venues des habitants d’un foyer, ou même celles de tout visiteur qui s’y est récemment rendu.