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Pour la première fois, des personnes en situation de handicap pourront devenir astronautes



Juline Garnier
, modifié à

INTERVIEW

Verra-t-on émerger le terme de “parastronaute” ? Pour la première fois de l’histoire de l’astronomie, l’Agence spatiale européenne (ESA) va envoyer des personnes en situation de handicap dans l’espace. Une avancée rendue possible grâce à de nouveaux critères de recrutement, moins portés sur les aptitudes physiques des candidats. Ces critères étaient “définis parfois depuis longtemps pour assurer un certain confort dans les missions et pour minimiser le risque médical”, détaille Guillaume Weerts, médecin en chef des astronautes au sein de l’ESA.

Des progrès en médecine spatial

Cette nouvelle vision des aptitudes requises pour un astronaute ne vient pas tant d’un changement de technologie ou de la disponibilité de nouvelles techniques, selon Weerts, mais d’une meilleure évaluation des risques médicaux et de ce qui peut se passer dans l’espace. “On peut maintenant considérer le concept d’aptitude médicale pour un astronaute de façon un petit peu différente. C’est ce qui se passe par exemple aussi pour ceux qui veulent être candidats à du tourisme spatial”, complète-t-il. Seule l’habilité à communiquer, donc à entendre et à parler, est essentielle pour le bon fonctionnement d’une mission. Et pourtant, le médecin en chef ne souhaite pas être catégorique sur la question.

“Là aussi, une partie de notre démarche est d’étudier pour un handicap donné quels sont les moyens dont on dispose maintenant pour pouvoir compenser ce handicap. Et donc un aspect qui n’a jamais été évalué, en particulier au niveau de la communication, c’est dans les cas de surdité. Mais certaines techniques sont possibles, comme les implants cochléaires, pourraient permettre de pouvoir tout de même voler dans l’espace”, assure-t-il.

Un symbole puissant pour l’insertion

La loi française garantit aux travailleurs handicapés une place en entreprise. Pour autant, l’initiative, venant de l’Agence spatiale européenne, représente un symbole très puissant pour l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail et en l’occurrence là, aux plus hautes fonctions. Pour Guillaume Weerts, il était essentiel de changer de paradigme sur la question des aptitudes. “C’est-à-dire non plus de considérer ce que les gens ne peuvent pas faire et donc les éliminer, mais considérer ce que les gens peuvent faire, éventuellement avec une aide, de façon à pouvoir remplir les conditions nécessaires”, complète-t-il.

Une ouverture, mais une sélection toujours aussi prisée par les candidats

Même si cette ouverture est emblématique, celle-ci sera progressive. Le domaine spatial attire toujours autant de candidats et la sélection reste très compétitive. À titre d’exemple, pour la promotion de l’astronaute français Thomas Pesquet, en 2008, l’ESA avait reçu plus de 8.000 candidatures. Et pour devenir “parastronaute”, celle-ci a déjà reçu les candidatures de près de 300 personnes, sans garantie de poste pour le moment.

“Si effectivement on réussit à obtenir des résultats positifs, à ce moment-là, ces personnes seront effectivement les premières candidates pour un vol spatial pour une mission de parastronautes”, conclut le médecin.

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Written by Milo

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