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Après l’annonce du retrait russe, quel avenir pour la Station spatiale internationale ?

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Les cosmonautes russes Oleg Novitsk (à droite), et Pyotr Dubrov, membres de l’équipage de la Station spatiale internationale, lors de leur première sortie dans l’espace pour remplacer de vieilles batteries à l’extérieur de la structure, le 2 juin 2021.

Pas de période de rodage pour Iouri Borissov, le tout nouveau directeur de Roscosmos, l’agence spatiale russe. Mardi 26 juillet, soit seulement onze jours après sa nomination à ce poste, sa première intervention officielle a fait l’effet d’une petite bombe : au cours d’un entretien avec Vladimir Poutine, il a en effet annoncé que la Russie se retirerait de la Station spatiale internationale (ISS) « après 2024 ». A la suite de cette déclaration, la NASA qui, aux côtés des agences spatiales européenne, canadienne et japonaise, cogère l’ISS avec Roscosmos, a indiqué n’avoir eu aucune confirmation officielle de ce futur retrait russe. « Nous allons sans doute remplir toutes nos obligations à l’égard de nos partenaires » de l’ISS, a assuré Iouri Borissov, « mais la décision de quitter cette station après 2024 a été prise ».

Ce choix peut, a priori, étonner car si l’ISS, dont la construction a commencé en 1998, est vieillissante, l’idée qui prédominait ces derniers temps consistait plutôt à négocier son maintien à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes jusqu’en 2030 et à la désorbiter l’année suivante. Néanmoins, pour Isabelle Sourbès-Verger, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des politiques spatiales, l’annonce de ce retrait « n’est quand même pas une nouvelle qui bouleverse le monde car cela fait longtemps que les Russes disent qu’ils veulent quitter l’ISS après 2024 ». Même évaluation pour Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique : « On ne peut sans doute pas parler de surprise. L’ISS est un objet qui est entré dans sa phase finale. On voit bien que les uns et les autres sont en train de passer à autre chose, notamment les Américains avec leur programme lunaire Artemis. »

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Le contexte actuel, avec la guerre en Ukraine et la mise au ban de Moscou qu’elle a entraînée, n’est sans doute pas étranger au moment choisi pour faire cette annonce. « On disait que l’ISS était l’un des derniers endroits où les Russes et les Américains pouvaient encore se parler, mais la situation actuelle a fini par créer des tensions dans la station », estime Xavier Pasco. Au début du mois de juillet, la NASA a peu apprécié d’y voir ses trois occupants russes, Oleg Artemiev, Denis Matveïev et Sergueï Korsakov, déployer les drapeaux des « républiques autoproclamées » de Donetsk et de Lougansk. La belle idée d’une station orbitale à l’abri des remous politiques terrestres a sans doute vécu.

Des motivations moins liées à l’actualité immédiate permettent aussi d’éclairer cette annonce. « Depuis que, avec SpaceX, les Américains sont redevenus autonomes pour envoyer leurs équipages dans l’ISS et n’ont plus besoin d’emprunter les vaisseaux Soyouz, les Russes ont perdu l’argent que ces prestations leur rapportaient, analyse Isabelle Sourbès-Verger. Leur contribution à la station va donc leur coûter plus cher. Et en termes d’image politique, la Russie n’a pas d’intérêt à consacrer à l’ISS une part de son budget spatial, qui est déjà modeste. »

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Written by Stephanie

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