L’industrie forestière verse 400 M$ par année en redevances à Québec. De cet argent, trop peu serait investi pour s’assurer que la forêt qu’elle coupe repousse.
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« On n’a pas l’argent pour ramener la forêt, on devrait doubler le budget pour le reboisement », plaide le président de l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), Charles-Philippe Mimeault Laflamme.
Il sait très bien qu’il est en conflit d’intérêts, puisqu’il préside l’association des quelque 150 entrepreneurs qui s’activent à reboiser le Québec.
Les sylviculteurs tentent tant bien que mal de convaincre les Québécois que leurs activités ont un impact.
« Ce n’est pas nous qui disons que ce qu’on fait fonctionne, c’est la science », lance William Lebel, président de la Fédération québécoise des coopératives forestières.
Même budget qu’en 2013
Il insiste sur le fait que le budget de 225 M$ par année pour la sylviculture n’a pas été indexé depuis 2013.
« Le gouvernement est méprisant envers les sylviculteurs », reconnaît même l’écologiste Henri Jacob, pas exactement un grand partisan des coupes de bois au départ.
Si ce n’est pas qu’une question d’argent, le fait que le budget, qui provient du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, stagne depuis 10 ans n’est pas non plus une preuve de reconnaissance.
« C’est sûr qu’on en fait moins avec 225 M$ en 2022 qu’en 2013, le coût de la vie a augmenté depuis », disent-ils tous de la même façon.
Le ministre Pierre Dufour, élu dans Abitibi-Est et dont le surnom, dans le milieu, est « le fantôme de l’Abitibi », en prend pour son rhume aussi quand on prend le temps d’écouter les acteurs de l’industrie forestière québécoise.
« Ils veulent augmenter la qualité des forêts pour pouvoir couper deux fois plus de bois en 2080. Faudrait qu’ils commencent par s’en occuper », lâche le président de l’AETSQ.