La pastèque inverse la dysfonction érectile

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Un fruit commun pourrait offrir une alternative naturelle aux traitements pharmacologiques de la dysfonction érectile, via des mécanismes physiopathologiques fondés sur la modulation de l’oxyde nitrique.


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La pastèque : source naturelle de citrulline

Une étude publiée dans Current Research in Food Science met en lumière les propriétés pharmacodynamiques de la citrulline, un acide aminé non essentiel naturellement présent dans la pastèque (Citrullus lanatus), capable d’augmenter les niveaux d’arginine plasmatique via la voie de l’urée.

Cette augmentation d’arginine facilite la synthèse endothéliale d’oxyde nitrique (NO), une molécule de signalisation endogène clé dans les processus de vasodilatation et d’érection pénienne.

L’effet vasoactif de l’oxyde nitrique

Le NO agit comme second messager dans la régulation du tonus vasculaire en stimulant la guanylate cyclase soluble (sGC), augmentant ainsi les niveaux de GMPc (guanosine monophosphate cyclique). Ce mécanisme est à la base de l’action du sildénafil (Viagra), un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5), qui empêche la dégradation du GMPc et prolonge l’érection.

En théorie, la pastèque pourrait mimer partiellement ce mécanisme sans inhibition enzymatique directe, en fournissant les précurseurs métaboliques nécessaires à la synthèse de NO, tout en préservant une activité physiologique plus progressive.

Antioxydants et fonction testiculaire

Les antioxydants présents dans la pastèque — notamment les caroténoïdes (comme le lycopène) et les polyphénols — ont été associés à une amélioration de la qualité du sperme, à une réduction du stress oxydatif testiculaire, et à une protection des cellules de Sertoli et Leydig.

Une oxydation excessive du microenvironnement testiculaire est impliquée dans l’atrophie germinale et la baisse de la spermatogenèse, rendant ces composés protecteurs d’intérêt clinique potentiel dans les formes subcliniques d’infertilité masculine.

Vitamine D et hyporéactivité vasculaire

Parallèlement, une étude indépendante de l’Université Complutense de Madrid a démontré que la carence en vitamine D est fortement corrélée à une réduction de la contractilité du tissu caverneux.

Les chercheurs ont observé une hyporéactivité à la stimulation électrique chez les donneurs déficients, probablement due à une altération de la signalisation calcique intracytoplasmique, cruciale pour le relargage d’oxyde nitrique via l’activation de la NO synthase endothéliale (eNOS).

La protéine SLPI, impliquée dans la réparation tissulaire intime, s’est également révélée en quantité réduite, ce qui pourrait accentuer la chronicisation du trouble érectile chez ces patients.

Implications cliniques et limites

Les résultats suggèrent que l’association de la pastèque (riche en citrulline) avec une supplémentation ciblée en vitamine D pourrait représenter une approche complémentaire aux traitements conventionnels des troubles érectiles d’origine vasculaire ou endocrinienne.

Toutefois, les auteurs précisent que les doses nécessaires à une efficacité observable sont probablement supérieures à celles apportées par la consommation spontanée de pastèque, et que des études randomisées contrôlées en double aveugle sont nécessaires avant toute recommandation thérapeutique formelle.


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