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Comment l’immunothérapie orale a transformé la vie d’un jeune allergique aux arachides

Allergie aux fruits à coque chez l’enfant

🕒 Temps de lecture : 7 min



Allergie aux fruits à coque chez l’enfant
Allergie aux fruits à coque chez l’enfant

Un parcours marqué par la peur et les hospitalisations

Chris Brookes-Smith, jeune spécialiste en cybersécurité de 28 ans, a longtemps vécu sous la menace constante d’une allergie sévère aux arachides.
Le simple fait de manger à l’extérieur ou de voyager était pour lui une source d’angoisse, tant le risque de contamination accidentelle était élevé.

Il y a dix ans, après avoir consommé un curry dans un restaurant indien, Chris a frôlé la mort :
« Après une seule bouchée, mes lèvres ont gonflé, j’ai commencé à vomir, puis ma gorge s’est refermée. J’ai cru que j’allais mourir. », a-t-il confié à la BBC.

Son expérience reflète une réalité préoccupante : en France, environ 2 % de la population souffre d’allergies alimentaires, dont l’arachide est l’un des allergènes majeurs selon l’Inserm.


L’immunothérapie orale : une stratégie progressive

Face à cette menace permanente, Chris a choisi de participer à un essai clinique mené par le Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust et le King’s College de Londres.

Le protocole repose sur l’immunothérapie orale :
il s’agit d’ingérer quotidiennement des doses infimes de poudre d’arachide, mélangées à du yaourt, pour habituer progressivement le système immunitaire.

Le processus commence avec seulement 0,5 % à 1 % d’une cacahuète entière. À mesure que la tolérance s’installe, les doses augmentent jusqu’à atteindre 1 g de protéines d’arachide, soit environ quatre à cinq cacahuètes entières par jour.

Chris raconte :
« Mon cœur battait à cent à l’heure à chaque test. Mais je savais qu’une équipe médicale était prête à intervenir à tout moment. »

Une fois la dose cible atteinte, les participants doivent maintenir une consommation quotidienne pour conserver leur tolérance, comme le confirme l’étude publiée dans la revue Allergy.


Des résultats spectaculaires mais encore à confirmer

À l’issue de neuf mois de traitement, 14 des 21 patients inclus dans l’étude, dont Chris, ont pu manger l’équivalent de cinq cacahuètes sans réaction allergique.

Selon le professeur Stephen Till, responsable de l’étude :
« L’immunothérapie orale améliore considérablement la qualité de vie en réduisant la peur constante des réactions accidentelles. »

Cependant, il souligne que des études plus larges sont nécessaires pour valider définitivement l’efficacité de cette approche chez les adultes.

Notons qu’en France, plusieurs équipes comme celle du CHU de Nantes, en partenariat avec l’Anses, explorent également l’efficacité de cette stratégie sur d’autres allergies alimentaires.


L’immunothérapie en France : un espoir en marche

Depuis 2019, l’immunothérapie orale commence à être proposée en France, principalement pour les enfants.
Les centres spécialisés comme l’hôpital Bichat – Claude Bernard (AP-HP) à Paris et l’Hôpital Necker-Enfants Malades développent des protocoles stricts d’introduction progressive sous surveillance.

Le Ministère de la Santé rappelle néanmoins que cette méthode n’est pas sans risque et doit être exclusivement encadrée par une équipe spécialisée, dans un environnement médicalisé.


Conseils et routines pour les patients français

Pour maintenir leur désensibilisation, les patients doivent suivre certaines règles simples mais cruciales :

  • Manger quotidiennement la dose prescrite sans interruption.
  • Éviter le sport intense dans les deux heures suivant la prise d’arachide (facteur favorisant les réactions).
  • Toujours avoir sur soi une trousse d’urgence contenant un stylo auto-injecteur d’adrénaline.
  • Informer l’entourage et les restaurateurs de son allergie même en cas de désensibilisation réussie.

En France, les associations telles que AFPRAL (Association Française pour la Prévention des Allergies) offrent des ressources pratiques et du soutien aux familles concernées.

« La désensibilisation m’a permis de reprendre le contrôle de ma vie. Aujourd’hui, je peux voyager, sortir, vivre normalement. » — Chris Brookes-Smith


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Written by Stephanie

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