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En Nouvelle-Aquitaine, la préfète Fabienne Buccio réussit l’épreuve du feu


La préfète de région Fabienne Buccio lors d’un point presse dans la forêt de La Teste-de-Buch (Gironde), le 18 juillet 2022.

Fabienne Buccio et Marc Vermeulen ne se sont pas quittés pendant douze jours et douze nuits. Enfin, presque. Au chevet des mégafeux de Landiras et de La Teste-de-Buch, le patron du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Gironde a souvent dormi dans sa voiture. Fabienne Buccio, la très méthodique préfète de la région Nouvelle-Aquitaine, rentrait quand même se doucher chez elle avant de repartir sur le terrain.

Ils n’ont pas communiqué sur la présence d’un site pétrolier classé Seveso aux abords de La Teste-de-Buch, mais tous deux y pensaient sans cesse… Le 25 juillet, ils ont ­annoncé ensemble que les deux feux qui avaient démarré le 12 étaient enfin « fixés » et que les 37 000 personnes ­évacuées pouvaient rentrer chez elles. Sur Franceinfo, la préfète, épuisée, avait des sanglots dans la voix. Fabienne Buccio a dit son soulagement d’avoir évité le drame.

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De l’avis général, elle a mené cette opération de main de maître. On ne déplore que 25 blessés légers chez les pompiers et très peu de dégâts matériels. Reste une lande totalement calcinée, 20 800 hectares de forêt blanchis par la cendre. Et puis les souvenirs. « Avec Marc Vermeulen, on est désormais liés par cette aventure, confie la représentante de l’Etat. Je n’oublierai jamais la nuit du 19 au 20 juillet, au pic de la canicule, quand le taux d’hydrométrie n’atteignait pas les 10 % et que le brasier, à Landiras, s’est déchaîné comme jamais au point d’avancer à 2 kilomètres-heure vers la dune du Pilat. »

Repérée par Jacques Chirac

A 62 ans, la préfète est une spécialiste des missions à hauts risques. Petite-fille d’immigré italien, née à Gap d’un père peintre en bâtiment et d’une mère femme de ménage, elle a grandi dans un milieu modeste et catholique. « Elle en a gardé un rapport simple, facile aux gens », observe une vieille connaissance.

Après son bac, elle part à Grenoble pour un DUT avant de passer le concours de l’institut régional d’administration de Lyon, grâce à une bourse. Féministe revendiquée, admiratrice de Colette, cette mère de deux enfants trentenaires, mariée à un professeur de génie civil, a appelé sa fille Claudine, du nom de l’héroïne de l’écrivaine.

« En deux semaines, Fabienne a réussi à faire évacuer les migrants [de la “junge” de Calais] dans le calme, avec beaucoup d’empathie et de patience avec les ONG. » Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’intérieur

C’est Jacques Chirac qui la remarque, après la tempête de 1999, alors qu’elle occupe le poste de sous-préfète de seconde classe en Corrèze. « Il a été conquis par son pragmatisme, son efficacité », se souvient Frédéric Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l’Elysée.

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Written by Stephanie

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